Pour parcourir ce monde en parfaite révolution, je vous propose une approche que j’ai intitulé :
Vade-Mecum , A l’usage des voyageurs, “honnêtes hommes” dans le monde des années 20.*
* Il s’agit des années 2020-2030
Table of Contents / Table des matières
ToggleActe 4 : Que pouvons nous faire , Prospective ?
Il n’y a pas de conclusion vraiment possible. Que voulais je faire avec ce Vade-Mecum ?
Je pense qu’il s’agissait de donner une vision globale, à 360 degrés, du fonctionnement réel du monde sous l’angle géopolitique, économique, social et politique. Puis d’Introduire nos changements de paradigme , une vision du monde durable, écologique, réseau-sociétale et mondialisée.
Cet objectif semble atteint.
Pour compléter avant de conclure ce passeport pour l’avenir, en premier lieu, je vais reprendre le fil de ce discours et ses raisons d’être. Et ensuite avec un peu de recul j’essaierai de dessiner quelques voies possibles de cet avenir planétaire. L’entreprise est plutôt osée, mais elle n’est pas arrogante. Faites vous-même l’essai. A partir de ces éléments projetez vous, complétez ces idées, contestez les et construisons ensemble une visions de notre nouvel avenir.
Que faut-il garder à l’esprit pour réfléchir à cet avenir ?
Nous avons en début de l’Acte 3 développé une première vision des orientations à prendre. Mais quels seront les facteurs déterminants, et vers quel avenir tendent-ils à nous projeter, dans le court et le moyen ou long terme ?
Nous parlons souvent ici de « crise ». Comme si un jour, un moment, nous pourrions en sortir. Ce que nous disons par ce terme dans cet essai, c’est que nous sommes bien dans une situation de « crise », mais qu’en quelque sorte nous n’en sortirons jamais , jamais pour reprendre le cours des choses comme avant.
D’ailleurs sortons nous « comme avant » de quelque « crise » que ce soit ?
Plus particulièrement dans notre cas , les choses ne reprendront jamais leur cours, de nouveaux paradigmes sont nécessaires.
Dans le court terme , 2 à 5 ans , il y a deux enjeux majeurs.
Le premier enjeu est celui qui se joue autour de la crise économique.
Cette crise est liée à la financiarisation des économies et aux dettes des états engendrées en partie par la lutte contre cette crise, aux premières limites initiées par la transformation géopolitique du monde et la lente décroissance des ressources dont nous disposons pour 8 milliards d’hommes. Enfin les premiers effets du changement climatiques se font ressentir , pesant sur le prix des matières premières agricoles notamment.
Même si elle n’a pas le même impact sur toutes les régions de la planète, cette crise marque une situation exceptionnelle, comme nous en avons connu en 1929 par exemple, ou avec les grandes guerres, même si la nature profonde et les formes en sont différentes. Les conséquences, elles aussi différentes, seront très importantes, tant sur le plan des relations internationales que pour leurs conséquences socio-économico-politiques.
Plus dureront les épisodes critiques comme celui du coronavirus ou de la guerre en Ukraine, plus sera compliquée la sortie de crise, même si déjà une partie de l’économie mondiale a montré sa résilience très forte à l’épisode Corona, puis Ukrainiens, comment réagira t-elle au moment où elle doit affronter une nouvelle de ces crises ?
Comment va évoluer le tourisme ? Comment certaines industries comme l’aéronautique, l’automobile s’en sortiront-elles vraiment. Quelles conséquences pouvons nous anticiper, les semi-conducteurs, le prix de l’énergie, la production agricole… la santé financière des Etats ?
Comment va évoluer le capitalisme financier,vers une logique de concentration capitalistique, un autre modèle ?
La crise de l’automobile, qui se profile en Europe déjà, est comme pour d’autres secteurs , l’agriculture par exemple, symptomatique du dilemme que nous devons affronter.
D’une part nous souhaitons une nouvelle industrie, une agriculture plus responsable, mutant sous la pression du changement climatique et des populations et, dans le même temps ou d’autre part , les mêmes populations souhaitent conserver leur travail et leur niveau de vie.
Cette ambivalence permet aux industriels de différer leur mutation technologique et de retarder la prise en compte des contraintes du nouveau paradigme écologico-économique.
Nous venons de connaitre plusieurs conflits économiques ou sociaux autour de ces dilemmes, par exemple autour de la voiture électrique que le consommateur semble bouder et qui insite les constructeurs à rejeter les normes et les objectifs des COP. L’ agriculture biologique peine à trouver suffisamment de déboucher et les agriculteurs demandent un allégement des contraintes réglementaires.
Les industriels de l’automobile comme les agriculteurs remettent en cause les principes qui semblaient acquis pour la décarbonation ou la protection de la biodiversité.
Notons que le secteur agricole porte lui un enjeu vital, d’autant qu’il lui sera difficile de s’adapter en garantissant l’obligation de nourrir les populations et en choisissant des modèles de production agricole vertueux, alors que le climat change.
Pour le France, voire le *rapport du Shift-Project : « Pour une agriculture, bas carbone, résiliente et prospère. » à ce sujet.
Nous pouvons craindre que, comme dans d’autres situations connues historiquement, l’ajustement se fasse par les plus faibles, et qu’il y ait plus de famines en Afrique, ou de pauvreté en Amérique du sud ou en Asie du sud-est.
Le deuxième enjeu est la prise en compte des problématiques de survie de la planète.
De jour en jour, nous constatons, aux fils des images qui défilent sur nos écrans, que la catastrophe annoncée qui prend forme sous nos yeux….
L’idée d’un inéluctable, que nous devons gérer maintenant, s’impose. Plus personne n’ose refuser, ignorer cet état de fait. Les conséquences climatologiques tant annoncées sont bien là , nous pouvons en sentir les effets, cette fois bien visibles pour nous tous terriens.
Comment prendre en compte ces problématiques, faut-il courir après un nombre de degrés de réchauffement dont nous avons beaucoup de mal à évaluer la réalité de chaque scénario régionale et leurs conséquences concrètes ? Ou cette course n’est-elle qu’un leurre ?
Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’autres axes importants qui vont influer, transformer notre monde. Cela veut juste dire que c’est maintenant que se jouent ces deux là. L’un parce qu’il représente la déflagration économique la plus forte depuis un siècle , et qu’il faut y trouver une solution et le second parce que si nous ne mettons pas en place, dès maintenant, les orientations fondamentales pour la survie de notre écosystème, alors il y aura encore plus de déflagrations, catastrophiques et systémiques, qu’elles soient climatiques, géopolitiques, politiques ou économiques.
Un point probablement d’optimisme , notre résilience se manifeste, en se diffusant par à-coups, avec quelques rémissions, les crises nous obligent à la flexibilité et à l’adaptabilité. Finalement nous pouvons, tirer parti de cette forte contrainte pour agir.
Nous sentons bien que la crise ukrainienne actuelle, par exemple, nous plonge dans un abysse encore plus profond, mais d’autre part ressoude une grande partie de l’Europe. Les crises nous poussent à plus de solidarité, à une prise de décisions plus ferme et plus rapide. Pour autant qu’elles soient dramatiques, elles portent en elles l’énergie de leur dépassement.
Dans le long terme, il faut regarder les transformations profondes du monde. Celles qui reposent sur les mouvements tectoniques de l’humanité
Nous avons identifié 2 enjeux majeurs. Le première est la transformation de l’économie, le second est la survie de notre écosystème.
E.Morin dans son livre « réveillons-nous! » publié en 2022 écrit : « Ainsi, il nous faudrait aujourd’hui paradoxalement arrêter la croissance pour sauver la planète et soutenir la croissance pour sauver la régulation des sociétés modernes. La plupart de nos responsables, incapables d’affronter cette contradiction, oublient l’intérêt général à long terme, qui est planétaire, pour se concentrer sur leurs intérêts particuliers immédiats, liés à la croissance économique. »
Tentons de comprendre et de répondre à ces enjeux.
Le court-Terme:
Enjeu numéro 1 : la situation économique.
( Il est en premier sans idée de hiérarchie ou d’importance, simplement parce que plus immédiat peut être)
Il faut revenir à nos basics économiques, revenir sur les fameuses lois que nous avons intitulées, « de Marx » ou « de Piketty ». Ajoutons les formes actuelles en cours d’évolution du capitalisme, le devenir des grandes sociétés transnationales, la gestion de la création monétaire , la transformation de zones “Impériales”, c’est-à- dire, la perte progressive du leadership américain au profit du leadership chinois ou de la résurgence des velleités imperiales de la Russie.
Il faudra à la fois tenir compte des évolutions structurelles du capitalisme ou plus généralement du système économique , mais ne pas oublier les nécessités sociales, c’est ce que nous voulons dire en parlant des deux lois celle de Marx pour le fonctionnement intrinsèquement capitaliste de l’économie et celle de Piketty pour garantir une stabilité politique et sociale, si nous voulons la paix.
L’économie capitaliste évolue, la crise nous a montré que les règles que nous pensions absolues autour des équilibres économiques de la théorie classique, comme celles de la gestion de la dette publique, pouvaient être dépassées. C’est ce qui nous a évité, comme expliqué antérieurement, une crise économique bien plus grave que celles que nous avions connues jusque-là.
Les règles du commerce international , comme celles qui nous avaient conduits à la mondialisation, basée sur le principe de l’avantage comparé, ont montré leur limite. D’une part parce qu’elles ont entraîné des dysfonctionnements capitalistiques , notamment en malmenant les emplois dans les pays de l’OCDE, mais également en provoquant des ravages écologiques dans les pays émergents et sous-traitants.
Mais ces règles sont perturbées aussi par l’apparition de nouveaux acteurs économiques non démocratiques, autoritaires , qui ont contrarié ce jeu et rendu les pays démocratiques extrêmement dépendants d’eux et en risque stratégique pour leurs approvisionnement en matières premières par exemple, mais aussi sur des produits hautement transformés .
La confiance n’est plus, la dépendance excessive peut se révéler mortelle, alors même que le développement du commerce international, dans l’idéologie occidentale, devait en rendant tous les acteurs interdépendants permettre le développement du système capitaliste et de la démocratie.
Mais ce calcul se révèle faux, parce qu’il reste des marges politiques importantes que les pays autoritaires savent employer à leur profit en limitant la démocratie et en appliquant des stratégies de prise de pouvoir, comme le font en ce moment la Chine et la Russie.
Dire que cette cause est perdue serait excessif, mais il faudra sûrement bien plus de temps, et à la condition qu’une autre crise encore plus grave ne vienne mettre fin à notre écosystème naturel. Ces crises qui vont venir de l’évolution climatique et de ses conséquences diverses ou par des guerres et des révolutions géopolitiques.
Or cette quadrature du cercle reste toujours introuvable, les émeutes de la faim, comme en Égypte en 2011, montrent les limites des régimes quels qu’ils soient face à la pression justifiée de la rue. Il faudra donc nourrir la planète, lui fournir l’énergie dont elle a besoin, parer aux crises de toutes sortes qui vont apparaître le temps que cette mutation vers des équilibres économiques et sociaux se fasse. Abstrait à ce stade, mais la crise alimentaire qui se profile risque de nous ramener bien vite aux réalités.
Nous pouvons déjà en tirer deux conclusions, nous ne limiterons pas le réchauffement climatique à moins de 2 degrés et nous allons différer dans le temps les mutations économiques nécessaires.
C’est ce qui immédiatement va déterminer les évolutions de court terme, bien plus que les hypothèses intellectuelles sur « le monde d’après », Écologiques, Sociétales.
Enjeu numéro 2 : la survie de notre écosystème environnemental.
En second car sa compréhension et les enjeux sont sur du temps long peut-être ?
Même si la première urgence apparaîtra comme étant la survie économique, la réalité du réchauffement climatique, que nous n’arriverons pas à limiter à 2 degrés si le secours vital à l’économie s’impose encore trop longtemps, finira pourtant par s’imposer.
Comme un virus transforme la cellule ou il se loge , progressivement l’ADN des ressorts fondamentaux de la société et de l’économie sont en train de muter sous la pression. Les populations se sensibilisent plus rapidement sur les sujets climatologiques et environnementaux. Elles exigent plus de responsabilité sociale des entreprises et des gouvernements. Prenons l’exemple de ces actions collectives contre plusieurs gouvernements jugés incapables dans leurs décisions sur le climat. Ou ces premiers résistance chinoise dans les villes hyper polluées.
Nous avons des exemples européens, chinois, américains de cette prise de conscience collective mondiale.
Parlons aussi de cette réalité de l’individualisme moderne où chacun veut un changement des conditions de vie et d’exploitation de la nature, dans le but de se protéger lui-même, en mangeant sain, par exemple.
La conscience de l’écosystème du monde global s’impose progressivement et pas seulement dans des pays dit riches ou développés.
Qui doute aujourd’hui de l’enjeu ? Les dernières inondations européennes ou le méga incendie du nord Amérique, de l’été 2021, ne sont là que pour montrer s’il en était besoin que cela ne va pas s’arranger et que nous avons sûrement dépassé le seuil critique au-delà duquel le monde change. N’oublions pas que de toute façon le monde change.
Ajoutons les alarmes répétées sur la biodiversité et les désastres écologiques qui abîment bien plus que nos paysages, car ils détruisent à jamais souvent des écosystèmes. Et même s’ils sont apparemment liés au réchauffement climatique, c’est l’activité humaine qui est en cause , comme pour, la détérioration de la mangrove, la réduction rapide de la forêt amazonienne, les marées noires… que dire de plus.
Notre réaction internationale a pris corps au travers des “COP”, et au travers des rapports scientifiques tels celui du GIEC, l’accord de Paris de décembre 2015 en est un des résultats tangibles, mais encore certainement insuffisant, dans une perspective de limitation du réchauffement climatique.
Comment ces accords vont-ils, alors même qu’à peine énoncés, ils sont contredits par les manquements des protagonistes ou les contraintes économiques et politiques, se transformer ou même survivre.
La nécessité fera loi, devant les détériorations manifestes du climat, et ses conséquences sur la vie des humains, de forts mouvements politiques et des obligations économiques nous rappelleront à l’ordre et obligeront les peuples et les Etats nations à réagir et à s’adapter.
Au-delà des enjeux primaires , les difficultés pour mettre en place des systèmes réellement efficaces pour changer l’avenir sont de plusieurs ordres et notamment la vague de fond démographique, la situation géopolitique avec des régimes politiques démocratiques ou autocratiques et l’absence de prédictions fiables qui complique la prise de décisions.
Le Long Terme
L’effet démographique
Comment fait-on pour nourrir 7, 8, 9 milliards d’hommes ?
Nous connaissons depuis quelques années le principe, mis en avant par les mouvements écologistes, du jour de l’année où les activités humaines ont consommées plus que ce que la terre peut produire en un an. Au-delà de cette date, cela veut dire que nous attaquons nos réserves. On peut par exemple imaginer que c’est le jour où nous dépassons la quantité de co2 absorbable pendant un an par la végétation.
Clairement il ne peut être possible de vivre ainsi à crédit et le fait que la population mondiale monte à 7,8,9 milliards d’habitants, ne peut pas améliorer la situation. C’est donc une question majeure.
Comment va s’établir un nouvel équilibre démographique intra et inter régional ?
Nous avons vu que les situations régionales sont très différentes, ce sera un axe important
Les déséquilibres démographiques entre régions du monde ne pourront que s’accentuer sous la pression du vieillissement pour certaines régions ou de l’explosion démographique pour d’autres régions. Et ceci même si des tendances , des indicateurs avancés montrent que la poursuite linéaire, catastrophique, envisagée jusqu’alors , est remise en cause sérieusement.
Les modèles démographiques comme expliqués tendent à montrer que la population mondiale est en train d’atteindre un maximum et devrait décroître régulièrement.
Si nous admettons ces paramètres, vieillissement, stabilisation , puis diminution des taux de renouvellement mondiaux, changement des modèles de consommation, notamment du fait de la pression exercée par le changement climatique, nous devrions progressivement revenir à cet équilibre évolutif qui rend adéquat le nombre, et les ressources. C’est l’hypothèse malthusienne actuelle, que vaut-elle ?
La difficulté que je pressens vient du temps et de la géographie.
- Le temps parce que nous n’en avons pas beaucoup, et que nous ne savons pas comment et combien d’années seront nécessaires. Nous suivons des tendances et nous subissons des événements catastrophiques, famine, guerres,…
- La géographie parce que ces évolutions se font sur un espace considérable ou il n’y a pas d’échange comme dans un liquide, l’entropie rend le retour à un état stable très complexe à prévoir dans le temps…
De la famine aux migrations, au changement de modèle de consommation pour un retour à un équilibre démographique , les étapes sont longues et très douloureuses mais il est en route.
L’empire du milieu de Dark-Vador , ou le multilatéralisme dynamique en géopolitique ?
Je suis ton père, mon fils. Y aura t-il un empire du milieu qui imposera sa volonté à toutes les nations ?
En dehors des Etats-Unis , et compte tenu des réalités politiques des autres Nations-continents, comme pour l’Europe, seule la Chine peut prétendre à atteindre une domination mondiale hégémonique un jour.
La Chine est probablement le seul pays au Monde qui peut atteindre un niveau d’autonomie et une capacité d’autosuffisance presque absolue. De même en cas de conflit militaire mondial, c’est aussi le seul pays qui peut estimer arriver à survivre à une déflagration mondiale, disons avec les meilleures chances de survie.
Il y a en Chine , comme en Russie ou chez d’autres pays émergents, une rancoeur, une haine du colonialisme ou néocolonialisme ou de l’idéologie occidentale. C’est un moteur puissant, pour rejeter l’occident et son mode de vie. Mais cette haine, souvent portée et entretenue par une élite gouvernante à laquelle elle sert de point d’appuis, se heurte aussi aux désirs et aux souhaits de bien être, de liberté et de consommation de leur population, qui est plus pragmatique, même si elle reste réaliste sur le mirage occidental de la consommation reine.
Pour autant, le scénario d’un empire du milieu ultra dominant, n’est pas le plus probable. Tout d’abord parce que les challengers sont forts, US en tête, mais surtout parce que ce n’est pas son véritable intérêt.
L’interdépendance accrue par le développement économique et démographique a lancé une logique multinodale* du monde. Le multilatéralisme dynamique multinodale ou nodale empêchera la reconstitution d’un empire du milieu à la mode US des années 1970. Il n’y aura pas de décentrement unique du monde sur l’Asie ou l’Afrique comme l’histoire du capitalisme moderne nous l’avait montré avec Venise, puis Londres, puis New York.
* Nodale, vient de noeuds, le multinodale correspond à un monde a plusieurs noeuds qui s’entrecroisent et s’interpenêtrent. voir annexe 1 ci dessous.
L’absence de prédictions fiables :
L’absence ou l’insuffisance de prédictions fiables est une des raisons du doute ou des erreurs et impasses que nous constatons.
Pour autant nous ne savons pas dire ce que sera ce réchauffement climatique , pour chaque région, disons de 100 km2. Si nous découpions les monde en carrés de cette taille, il est encore très difficile de dire ce qui peut se passer réellement dans chacun d’eux dans les 5,10,50 ans qui viennent. Et encore moins d’en décrire une situation locale sur un flan de montagne , une plaine , une vallée…
L’interdépendance aléatoire de toutes les données climatiques ne permet de prédire, à partir de la donnée globale et certaine d’un réchauffement relatif, qu’un certain niveau de chaos, une fréquence de risques, l’apparition de phénomènes jusque-là ignorés dans chaque région. L’évolution climatique progressive qui existe depuis la nuit des temps a permis à des espèces animales ou végétales de s’adapter, qu’en sera t-il avec un événement plus catastrophique. Que nous dit l’histoire géologique, biologique, climatologique dans de tels cas ?
Cette méconnaissance, cette difficulté à prévoir fera que nous ne pouvons pas vraiment anticiper avec certitude s’il y aura encore une forêt à Fontainebleau ou dans le Nebraska ou dans le Shi Chuan et à quelle échéance elle disparaîtra en combien de temps, ce qui complexifie encore le problème. Nous allons subir et devoir réagir ou agir avec discernement, agilité, rapidité.
Ces différences de conséquences ou d’évolution vont créer des situations sociales et économiques très différentes d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, si nous gardons cette vision géographique et politique…
- Y aura-t-il des réfugiés climatiques au Bangladesh ? Très probablement.
- Quel sera leur nombre ? Cela dépendra d’éléments climatiques, du niveau de la montée des eaux par exemple, ou de l’ampleur ou de la disparition des moussons, Que feront t-ils ? Cela dépendra aussi des politiques menées par les gouvernements et des réactions des populations.
- Les polders du Danemark seront-ils détruits ? Et Venise ? La réponse est la même, très probablement. il nous faudra nous adapter, endiguer comme à Venise pour le moment, déplacer des activités ou des populations…
Certaines régions du monde pourraient devenir des vrais Eldorado, probablement.
N’oublions pas malgré tout, et, pour prendre un exemple parlant, que s’il n’y a pas de viticulteurs expérimentés , même dans la région la plus propice , il faudra attendre longtemps avant d’avoir l’équivalent du Bordeaux grand cru château d’Yquem . Une image pour montrer la réalité complexe qui va se présenter à nous et qui nous surprendra parce que ce que parfois nous avons réalisé en 2 ou 3 siècles , il faudrait pouvoir le faire en 10,20,30 ans. Pourtant cela nous laisse un peu de temps en une, deux , trois générations humaines beaucoup de choses sont possibles.
Notons que le seul fait de dire que nous sommes encore loin de savoir , de prévoir, et donc de pouvoir lutter efficacement, ne permet pas d’attendre. Il faut agir fortement, car nous connaissons au moins la gravité globale, les risques réels et la nécessité de décarboner nos activité par exemple , ou de gérer nos ressources rares. Mais il faut agir non pas avec dogmatisme, non pas en doutant des énoncés scientifiques, mais avec discernement, agilité, sans imaginer que le vélo électrique est la solution définitive, ou l’éolien… Nous devons rester pragmatiques, agiles, responsables.
Démocratique ou pas ?
Impact des choix politiques
Les choix politiques des nations auront un impact important. Aujourd’hui il nous est très difficile de déterminer si ces choix iront vers plus ou moins de démocratie. Au vu des derniers mouvements politiques, les exemples récents de la Russie, de l’Argentine, des Etats-Unis ou de la Chine, nous pourrions avoir la tentation de penser qu’en situation de crise durable, un certain autoritarisme des gouvernements est souhaitable ou souhaitée. pour permettre d’imposer des décisions difficiles aux populations. Évidemment ce raisonnement comporte un biais énorme, il présuppose que les décisions que prendraient un régime plus autoritaire seraient les bonnes. Certes pourraient-elles avoir plus de chance d’être appliquées globalement.
Aujourd’hui nous pouvons penser que les États Autocratiques , tentent bien cette prise de pouvoir.
La Russie , La Chine sont les leaders de cette nouvelle poussée non-alignée.
Pour ce qui est des Nations Unis et si nous nous référons à la situation actuelle, il y a deux groupes de pays , ceux disposant d’ores et déjà d’un pouvoir autoritaire fort, et dont la perspective d’avenir est à analyser, et ceux qui gardent encore un régime démocratique.
Comment évolueront dans les 50 ans à venir des régimes comme celui de la Chine, de la Russie ou même de l’Inde ?
Quels choix feront les autres nations ?
Que fera l’Afrique, et pour nos démocraties, occidentales ou non, qui constituent le deuxième groupe, qu’en sera-t-il ?
La situation politique régionale, ne sera pas sans incidence sur la prise en considération , ou la force de cette prise en considération, des problématiques écologiques par exemple dans les jeux internationaux.
Mais nous pouvons supposer aussi que l’impact majeur sur ces décisions ne vienne pas de ces considérations politiques, pourquoi ?
En effet, la prise de conscience des enjeux planétaires est massive. La réalité palpable des changements climatiques, va submerger à son tour les gouvernements quelles que soient leurs orientations politiques démocratiques ou non. Cette vague se fera sur une courte et moyenne période de 5 ans ou de 10 ans ou sur une période plus longue de 30 ou de 50 ans.
Nous pouvons donc parier qu’il y aura de profonds changement accompagnés, impulsés quelquefois, par les puissances publiques , qui devront bien prendre en considération le bien être de leurs populations au risque de leur disparition.
Certains de ces régimes auront des tentations , ou se lanceront dans des aventures politiques identitaires et autoritaires, peut-être fascisantes , qui auront comme conséquences des guerres, la mise en cause des droits de l’homme, des famines, …
Nous pouvons penser que “la main invisible de la nécessité” fera loi.
Le multilatéralisme dynamique, évoqué plus haut, sera l’instrument de cette régulation .
Le rôle des Entreprises-Nation ?
Que deviennent les organisations multinationales privées ?
Pour ces organisations, GAFA par exemple, peut-on imaginer , comme le suggèrent certains auteurs comme Jacques ATTALI, dans son ouvrage, « une brève histoire de l’avenir » , que leur puissance deviendra telle qu’aucun gouvernement ne pourra s’y opposer , voire qu’elles se constitueront en entreprise-nation, avec une indépendance régalienne comme les états-nations. Finalement il y aurait deux catégories, les citoyens de ces Entreprises-nations et les citoyens des Etats-nations que nous connaissons. Notons également qu’une catégorie de “Sans Classe” , de citoyens sans nation, pourrait apparaître, plus massivement que par le passé, lorsque nous pensons aux immigrés. Dans cette hypothèse , les entreprises-nations auront imposé aux états-nations leur indépendance. Leur territoire serait virtuel pour l’essentiel, mais comprendrait aussi des territoires physiques , en de nombreuses enclaves , dont l’extra territorialité diplomatique serait le modèle. Quelques Hyper-Riches, à la tête de groupes gigantesques, vivent déjà un peu dans cette logique. Par des moyens légaux, ou moins légaux, ils se sont affranchis des nations. Ils sont en mesure d’intervenir partout, de déséquilibrer des états, ils peuvent au moins influencer leurs décisions. La montée en puissance d’Elon Musk auprès de Donald Trump en est un exemple frappant, notamment sur sa demande de dérégulation liée à L’IA, mais peut être surtout au cryptomonnaies, qui sont aussi le moyen de se rendre indépendant des banques et du système financier régulé. Les Entreprises-Nations pourront ainsi “battre monnaie” selon l’expression ancienne qui manifestait l’exclusivité régalienne.
Seuls les États , les plus forts aujourd’hui, ou les fédérations d’États, sont en mesure encore de réduire, ou de maîtriser leurs pouvoirs.
C’est un débat de ce début du 21ème siècle, sous la présidence démocrate avec Obama et Biden, les US, comme l’Europe, dans le cadre de la reconquête d’un leadership pour les US, tentent d’imposer des règles, dans les domaines de la fiscalité, du droit international, à ces entreprises sur le point d’être entièrement autonomes.
On peut probablement dire qu’en Chine le gouvernement sentant ce risque, reprends la main, dans des conditions douteuses de garantie des droits de l’homme. Le régime chinois loin de disparaitre sous la libéralisation économique vient de verrouiller la plupart de ses multinationales.
L’impact de ces entreprises-nations sera très important mais non le seul modèle prépondérant, il devrait rester comme une évolution phénoménologique des organisations humaines. Mais son impact direct se soumettra à la loi de la nécessité historique de la grande démographie et de la géopolitique.
Ceci n’empêche pas de noter que ces géants sont aujourd’hui utiles. Ils offrent à de nombreux pays des services et des moyens qu’aucun d’eux ne pourrait obtenir par ses propres moyens. Nous pouvons bien y voir le risque d’abandonner une partie de sa souveraineté nationale , mais la machine est lancée, de SpaceX à StarLink… , les grandes entreprises-monde apporteront aussi des solutions communes. Un peu comme si devant l’incapacité ONUSIENNE à apporter des solutions concrètes au partage des ressources stratégiques, comme l’espace, la communication spatiale , la bio-technologie de pointe, ces entreprises prenaient le relais pour fournir, hors toutes considérations nationales ou régionales, hors toutes considérations des organisations internationales, un service , des biens, des vaccins par exemple, indispensables à tous.
Nous pouvons être frappés dans la guerre en Ukraine par le rôle de StarLink , qui a fourni de très précieux renseignements au militaire Ukrainien, puis a semblé hésiter sur la poursuite de son aide. C’est aussi une capacité a permettre a des gouvernements de disposer d’informations qui ne soient pas issues de leurs grands mentor ou alliés, pour l’Ukraine, des seuls gouvernements alliés et de l’OTAN. En restaurant sur l’Ukraine une partie des connexions Internet Star Link à aussi contribué à une oeuvre utiles à tous.
Ces organisations internationales privées pourraient jouer un rôle dans la constitution des alliances issues du multilatéralisme dynamique. Elles pourraient aider à la constitution de ses alliances, voire les pousser, les rendre possibles en leur donnant des moyens qu’elles n’auront peut-être plus à quémander auprès des grandes puissances régionales ou mondiales.
Que peut-on imaginer à 5,10,20 ans… ?
À 5 ou 10 ans
A cinq ans ce qui va dominer le monde, ses orientations, sa transformation, en tenant compte plus ou moins des évolutions climatiques et économiques régionales, tournera autour de la disparition progressive du leadership US mondial, pour l’émergence d’un espace multilatéral dominant, reposant sur plusieurs pôles et sous pôles inclus dans l’espace Américano-Russo-Chinois et où l’Europe peut trouver une opportunité d’alliance avec les US, pour équilibrer l’alliance pacifique, par une nouvelle alliance atlantique et sud atlantique.
L’Afrique sera à la fois, un lieu de bataille pour le pouvoir , notamment pour les matières premières, des puissances internationales, (États-entreprises ou États-Nations), regroupées en Alliance peut-être.
Et l’Afrique sera aussi un lieu de croissance exponentielle, de déséquilibres démographiques, de conflits nationaux, de déséquilibres colossaux des richesses entre ses nations et ses individus.
Certains de ses grands acteurs, Nigeria et Afrique du Sud, principalement, vont s’imposer et tenter d’organiser un continent morcelé, qui va se libérer assez rapidement de ses jougs fussent-ils récents comme celui de la très présente Chine ou plus anciens de l’Europe et de la France en particulier.
L’influence de ses anciens colonisateurs ira donc décroissante, sauf peut-être pour une Euro-Méditerranée.
Les conséquences des soubresauts liés aux crises multiples, s’atténueront avec la prise de conscience de l’adaptation au climat et de sa réorganisation logistique et productive qui va en découler. Nous devrons trouver coûte que coûte les solutions adaptatives.
A 10 ans ou 20 ans
À cette date, dans 10 ans au moins, nous aurons une meilleure vision de ce que veut dire l’évolution du climat, probablement devrons nous constater les dégâts irréversibles d’une augmentation de 2 à 2,5 degrés des températures que chaque région du globe saura mieux affronter par des mesures adaptatives immédiates qui auront été prises, pour sauver les meubles dirons nous.
Mais attention si nous dépassons les trois degrés moyens, les modifications imposées au monde sont incalculables et non supportables. Déjà les compagnies d’assurances préviennent, à plus de trois degrés, elles ne pourront plus garantir quoi que ce soit.
Dans 10 ans et dans la décennie qui commencera alors, viendra le temps de la réflexion et des nouvelles orientations possibles. L’expérience accumulée, et les risques mieux appréciés devraient permettre de choisir des orientations avec de meilleures chances d’être efficace.
Les grandes tendances démographiques et les transformations géopolitiques que nous pressentons ci-dessus auront abouti et commenceront à imposer un changement des équilibres politiques internationaux.
Le monde multinodale, et non plus simplement multipolaire du multilatéralisme dynamique se sera imposé. Les puissances vieillissantes auront dû laisser de la place aux nouvelles organisations nodales( voir ci-dessous). Tout se passera comme si le monde s’était réorganisé autour de plusieurs centres régionaux-continentaux, ou il n’y aurait plus de centre hyper dominant, comme nous l’avons connu jusqu’au début du 21eme siècle.
La constitution de nodes, c’est-à- dire de systèmes opérant des services ou des fonctions à l’intérieur des réseaux constitués par le multilatéralisme dynamique, permettra à ces ensembles de partager des ressources communes, technologiques, financières…
Certaines Entreprise-Nation ou monde, pourraient y jouer un rôle pour la mise en œuvre et le maintien de réseaux de télécommunications spatiales, par exemple Elon Musk actuellement avec l’Ukraine. Mais bien d’autres exemples de ces nodes qui seront traversants dans l’espace géopolitique , c’est-à-dire exerçant leurs activités au travers de plusieurs Etats nation ou fédéralités ou dans le cadre des accords du multilatéralisme dynamique.
Une évolution géopolitique notable sera arrivée car l’Afrique, après de nombreux soubresauts , pour se débarrasser du néo-colonialisme, pourra commencer sa longue mutation vers la puissance, dans le drame quotidien de ses populations et grâce à la force absolue de sa masse démographique et bien sûr économique.
Serons-nous en décroissance ?
Il faut s’entendre sur cette notion de décroissance ou de croissance.
Si nous évoquons ce terme , immédiatement , le spectre des crises, l’image de la pauvreté s’impose. Et la seule évocation de cette hypothèse entraîne des réactions fortes. Il y a les apôtres de la décroissance, et leur nombre augmente vite, et ceux de la croissance qui représentent le canal historique. Rapidement l’opposition se cristallise autour des spectres de la crise et des Amisch, le retour à la lampe à pétrole.
La croissance c’est le fait de produire plus d’une année sur une autre. Cette notion ne présage pas de quoi est faite cette croissance, de même pour la décroissance. Il s’agit de produire plus de d’avions, d’éoliennes, ou d’accroître l’économie circulaire, la production agricole bio ? Ou décroissance de la production de véhicules à énergie fossile ?
Ce qui est certain c’est qu’il nous faut changer les types d’énergie, imaginer des productions durables, ….
La crainte qui fait imaginer une décroissance du fait de ces changements , c’est qu’ils impactent fortement des habitudes de vie, de consommation, qu’ils impliquent une vision de la sobriété vis-à-vis de la consommation des ressources limitées ou rares, matières premières par exemple.
La nécessaire décarbonatation des productions à un coût et réduit donc le volume accessible . De façon plus intuitive nous comprenons que l’ère de la surconsommation, du gâchis doit se terminer. Si nous utilisons moins nos avions de lignes, nous réduisons bien la production d’avion mais en réduisant la production de gaz à effet de serre nous luttons contre le réchauffement climatique.
C’est cette nécessaire transformation qui nous laisse craindre une décroissance et nous avons raison parce que la rapidité des changements à effectuer implique de consommer globalement moins de voiture , de viandes, d’énergie fossiles.
Nous pouvons donc penser que le PIB va diminuer et impliquer une décroissance.
Mais à bien y réfléchir nous pouvons aussi comprendre que si nous nous lançons dans une transformation massive de l’habitat , des transports, etc… , nous aurons aussi un effet de croissance très grand. La question est donc plutôt, comment se croisent les courbes de la décroissance nécessaire de certaines de nos consommation et de la croissance nécessaire de nos transformations écologiques. Voire aussi nos réflexions sur le contenu de la production (Acte 3) , et de ce que contient un PIB.
Nous pouvons donc raisonnablement penser que la transformation de ces modes de consommation sera psychologiquement difficile parfois, mais ne veut pas dire que nous aurons une forte décroissance économique, si nous changeons les termes mêmes de la mesure et les contenus de ce que nous appelons la croissance aujourd’hui.
À 30-50 ans
Nous saurons quel est l’impact des changements climatiques sur notre mode de vie, le monde aura trouvé de nouveaux équilibres, mais en quoi seraient-ils meilleurs que ceux d’hier ou d’aujourd’hui ? Quels pourraient-être ces nouveaux équilibres ?
Répondre à cette question est un pari difficile mais que nous allons relever en rêvant de l’avenir sur plusieurs points.
Des limites auront été dépassées,
- Les limites scientifiques, technologiques notamment pour la question énergétique. L’énergie renouvelable se sera imposée. Une économie globale de la rareté sera en place, Toutes les matières seront par définition considérées comme rares ou devenues physiquement rares et nos solutions technologiques seront les garantes et les fournisseurs des alternatives, grâce au progrès scientifiques sur la compréhension des lois physiques du monde , fusion , nano-techniques, supraconductivité, bio-sourcing, …
- La vision économique des engagements financiers internationaux sera dissoute dans une économie mondiale sans régulateur nationaux. Les grandes compagnies monde auront acquis leur autonomie juridique, politique, financière et territoriale, attendu que le territoire sera aussi virtuel.
- Les crises climatiques , associées aux crises agricoles, migratoires auront refaçonné les Etats nations , qui auront établi des fédéralités fortes, comme celles de l’Europe et de la Méditerranée, du sud et est Asiatique ( Chine , Sud-est asiatique, Japon, Australie… ) de l’Amérique Nord et centrale aussi, de l’Afrique de l’Ouest et du sud. Le multilatéralisme dynamique en aura été la clé.
La condition humaine aura changé, la multi-citoyenneté s’imposera,
- Les individus adhéreront, comme à un club, à une ou peut être plusieurs confédérations-nations. Un individu pourrait être membre d’une entreprise nation et d’une fédéralité de nations. Il est possible que cette adhésion soit très concurrencée et sélective.
- Le rapport à la vie, à la maladie aura beaucoup évolué, le traitement des maladies, l’homme augmenté, la transformation cybernétique du corps humain sera en cours. La marchandisation des prothèses fonctionnelles humaines, créera une sorte d’économie de cyber-humain dont le poids sera considérable.
- Les modèles sociétaux seront différents. Nous avons fondé une partie de nos sociétés, de nos nations, de nos vies quotidiennes sur des archétypes anciens, nous renvoyant aux nécessité vitales de l’individu , et aux jeux de pouvoir entre clans. De ces archétypes sont sortis le modèle familial, patriarcal, ou le modèle politique , comme la démocratie par exemple. Le monde s’aventurera vers bien d’autres modes de vie et de relations humaines. Je ne sais pas dire ici quel sera le mode familial, même s’il subsistera dans les formes que nous connaissons et qui était adapté aux conditions socio-économiques de nos équilibres anciens. L’allongement de la durée de vie en bonne santé, les techniques d’assistance à la procréation ou de substitution de genre changeront radicalement la vision de la cellule éducative et affective. ( parlerons-nous encore de cellule familiale ?) .Cela ne veut pas dire que nous n’aurons pas d’enfants , ou de relations affectives engageantes. Mais les modes de vie, de réalisation de ses relations seront nouveaux.
Reste un dernier effort pour retrouver espoir et sens, ce sera l’objet d’un 5éme Acte.
Annexe : Multilateralisme nodal ou multinodal
Le concept de multilatéralisme dynamique nodal est un cadre émergent en relations internationales et en géopolitique. Il est principalement utilisé par des think tanks, des diplomates, des chercheurs en relations internationales, ainsi que des organisations internationales et certains États qui repensent la gouvernance mondiale dans un monde multipolaire.
Qui utilise ce concept ?
Institutions académiques et think tanks
Des universités et centres de recherche en relations internationales analysent le multilatéralisme dynamique nodal pour comprendre les nouvelles formes de coopération internationale.- Exemple : Institut français des relations internationales (IFRI), Chatham House, Carnegie Endowment for International Peace.
Diplomates et gouvernements
- Certains États, notamment ceux qui cherchent à redéfinir leur rôle sur la scène internationale, adoptent ce cadre pour négocier des alliances souples.
- Exemples : France, Union européenne, Chine, Inde, qui développent des relations flexibles avec plusieurs acteurs.
Organisations internationales et régionales
- L’ONU, l’OMC, l’OCDE et les BRICS utilisent des stratégies de gouvernance adaptatives, en créant des réseaux de coopération flexibles au lieu de s’appuyer uniquement sur des alliances rigides.
- L’UE, l’Union africaine et l’ASEAN adoptent aussi des approches plus modulables pour répondre aux crises internationales.
Entreprises multinationales et ONG
- Les grandes entreprises et ONG utilisent parfois ce concept pour coordonner des initiatives internationales, par exemple dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) ou du développement durable.
Pourquoi ce concept est-il pertinent ?
- Il permet de s’adapter à un monde multipolaire où les alliances ne sont plus fixes.
- Il reflète la montée des coalitions à géométrie variable (ex. : Quad, AUKUS, Belt and Road Initiative).
- Il facilite la coopération entre États, entreprises et ONG, dans un monde où les défis sont transnationaux (climat, numérique, santé, etc.).
voici trois exemples concrets d’application du multilatéralisme dynamique nodal :
1. L’Alliance pour le Multilatéralisme (France – Allemagne et partenaires)
- Contexte : Face à l’érosion du multilatéralisme traditionnel (ex. retrait des États-Unis de certains accords sous Trump), la France et l’Allemagne ont lancé cette initiative en 2019.
- Dynamique nodale :
- Ce n’est pas une alliance fixe comme l’ONU ou l’OTAN, mais un réseau flexible d’États et d’organisations qui coopèrent sur certains sujets sans engagement permanent.
- Les pays participants (Canada, Japon, Inde, Mexique, etc.) s’impliquent selon leurs intérêts, sur des thèmes comme les droits de l’homme, le climat et la cybersécurité.
- Impact : Cette approche permet de former des coalitions temporaires sur des défis globaux, sans être bloqué par le veto de grandes puissances dans des forums traditionnels comme l’ONU.
2. La coopération sanitaire pendant la pandémie de COVID-19
- Contexte : Au début de la pandémie, aucun cadre unique n’était efficace pour coordonner une réponse rapide. Des coalitions variées se sont formées au-delà des organisations classiques comme l’OMS.
- Dynamique nodale :
- COVAX (piloté par Gavi, OMS et CEPI) a réuni des gouvernements, des ONG et des entreprises pharmaceutiques pour assurer l’accès aux vaccins dans les pays en développement.
- ACT-A (Access to COVID-19 Tools Accelerator) a rassemblé des acteurs publics et privés pour accélérer la production et la distribution de vaccins et de traitements.
- Certains pays (ex. Chine, Inde) ont aussi mené des diplomaties vaccinales parallèles.
- Impact : Cette gouvernance modulaire a permis de contourner l’inertie des organisations classiques et d’avoir une réponse plus rapide et ciblée.
3. La Belt and Road Initiative (BRI) et ses déclinaisons régionales
- Contexte : La Chine promeut la BRI (Nouvelle route de la soie) comme un projet d’infrastructures mondial, mais elle s’adapte à chaque région au lieu d’imposer un modèle unique.
- Dynamique nodale :
- En Asie, la BRI est structurée autour d’accords bilatéraux avec des pays comme le Pakistan (Corridor économique Chine-Pakistan).
- En Afrique, la Chine travaille avec des unions régionales comme l’Union Africaine ou l’initiative du « Fonds de coopération Chine-Afrique ».
- En Europe, la coopération est plus modulaire : certains pays (Italie, Hongrie) rejoignent le projet tandis que d’autres (France, Allemagne) adoptent une approche prudente.
- Impact : Plutôt qu’un cadre unique, la BRI est un réseau d’initiatives souples, permettant à la Chine de s’adapter aux réalités locales et aux intérêts des différents acteurs.
Ces trois exemples montrent comment le multilatéralisme dynamique nodal permet des coopérations flexibles, adaptées aux enjeux spécifiques et aux rapports de force contemporains.
Cet essai se compose ainsi : (Liens intégrés)
Préliminaires : Vade-mecum , Pourquoi et comment.
Acte 1 : Mise en perspectives et Principes d’économie politique.
Acte 2 : L’État du Monde.
Part 1 : Géopolitique
Part 2 : Démographie, Ecologie , Economie politique.
Acte 3 : Une nouvelle économie politique pour une nouvelle politique.
Acte 4 : Que pouvons nous faire, perspectives. (Cet article)
Acte 5 : Fin de Partie, Nous y sommes.
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