Table of Contents / Table des matières
ToggleDémocratie, Ordre Morale et Justice, Confiance.
La démocratie tremble : Un nouvel usage du Cloud en politique.
Aux Etats-Unis la première campagne de Donald TRUMP en 2016 a utilisé tous les nouveaux ressorts de la communication moderne de ces 10 dernières années , c’était particulièrement disruptif en politique .
Que ce soit en utilisant les services d’Oxford Analitica , ou par une intervention Russe*… la question n’est pas là, car l’utilisation de ces outils est totalement inévitable. Le traitement des masses de données disponibles sur Internet présente, pour le meilleur et pour le pire, un risque permanent de manipulation.
Ce nouveau modèle porté par la révolution numérique ne suffit pas à en changer les principes, le combat politique est violent, elle donne juste de nouveaux moyens qui peuvent annihiler ou renforcer la démocratie.
* Il est inadmissible qu’une puissance étrangère intervienne dans la vie démocratique d’un pays, c’est un acte anti-démocratique.
Le Débat public.
Le grand écart..
Il y a un grand écart entre la fluidité de l’information au travers des outils de communication moderne, tout le monde peut être au courant de tout, et l’aspect « secret, réservé aux initiés » des informations qui entourent les décisions politiques.
Le sentiment de voir s’échapper toute influence sur la décision, ou que celle-ci appartient à des groupes , de politiques , de lobbyistes , provoque un découragement ou un rejet.
Il se crée alors un abandon par les citoyens de la politique, réservée à ceux qui savent, et dans lesquels nous perdons confiance à tort ou à raison.
Le Mauvais-débat
Les réseaux sociaux ont alors beau jeu de s’emparer de toutes les questions , sans modération, sans réflexions approfondies et sans réel débat. Pour peu que quelques très mauvaises affaires , comportements, réactions brutales , viennent occuper tout l’espace de discussion et plus aucun débat réel n’est possible.
La confiance en toute parole politique s’évanouit alors. La raison est perdue. Seul le jeu des pouvoirs médiatique et cybernétique trouvent leur place, la démocratie s’efface.
Par exemple , Monsieur TRUMP crée un type de faux débat public par réseaux sociaux interposés. Il utilise parfaitement cette nouvelle voie, pour influencer, diffuser de fausses informations. Volontairement ou non, il est devenu un démiurge de ce mode de communication. Ce qui se comprend à la fois bien et mal , c’est que sa façon de faire a un impact réel et très fort sur l’opinion publique, notamment pour fédérer son clan. Nous nous demandons souvent pourquoi et comment son “public” le suit ? A ce moment là il crée une empathie avec ce public, qui se sent compris dans ces peurs , ses fantasmes, et au fond “peu importe la vérité” car « lui il nous défendra.., c’est ce qui Compte« . Si nous en restons là aucun argument rationnel n’aura de place et de prise , ou très rarement.
Le fond sociologique de cette Amérique qui se sent affaiblie, attaquée, déclassée, prête à s’isoler, donne la réponse au “pourquoi le suive t’il ?”
Sa technique de communication sur les réseaux sociaux répond au “comment le suive t’il ?” car il utilise tous les outils d’une communication moderne en refusant toutes limites ou contrôle. A priori, nous constatons que l’information transmise n’est pas mise en doute, elle est acceptée avec un degré de vérité fort et est soutenue par l’idée du complot qui masque toute logique dans un écran de fumée.
Plus avant , l’absence de certains débats publics ou la présence de débats tronqués, politisés, empêchent de comprendre, d’évaluer et donc de décider en connaissance de cause. Cette compréhension, dans ce débat partagé, est indispensable pour emmener l’adhésion politique majoritaire. Car le débat public reste le seul moyen de vivifier la démocratie, de créer des synthèses politiques, de convaincre du bien fondé d’une politique.
Transparence de l’action politique.
La transparence sur les comportements des hommes politiques, des lobbyistes est indispensable.
Le passage de ce point de vue de l’ancien au nouveau monde est douloureux. Les représentants de cet ancien monde ont peu de crédibilité pour parler du nouveau monde. Mais regardons aussi les représentants plus jeunes qui régulièrement font la une des réseaux, avec des « instas » douteux, avec des « Twitts » stupides, racistes ou sexistes , …
Peut-on parler de dictature des médias, des réseaux sociaux, mais surtout comment arrêter ce train lancé à pleine vitesse ?
La transparence a besoin d’un espace d’expression, mais également d’outils.
Positivement disons que désormais il sera plus difficile, mais non impossible, d’avoir un comportement raciste, sexiste, violent, frauduleux, sans qu’il y ait des conséquences graves et quasi immédiates sur une réputation.
Il va falloir, en plus d’être plus vertueux, apprendre à ne pas s’exposer et à ne pas se faire piéger.
L’extrême immoralité consiste alors à utiliser le système du scandale lui-même, comme le fait D.Trump, comme moteur de sa popularité et donc de ne pas tenir compte d’une quelconque morale ou éthique. La contestation de la “Fake News” devient alors, en fournissant la “preuve” du complot, son accréditation.
C’est une politique délibéré, et qui fonctionne.
Ordre Moral et Moralité ou éthique
Que dire de ces magouilles grossières de députés ou de partis politiques autour de leurs intérêts personnels ou partisans, des dépassements de frais de campagne , en passant par les attachés parlementaires fantaisistes.
Le comportement de ces hommes et femmes n’est pas assez vertueux pour permettre de se présenter devant le suffrage public. Ce n’est pas vouloir revenir à un ordre moral désuet que de dire, quand une personnalité politique est accusée par des femmes, ou hommes, d’attouchements, de viol , que ce n’est pas rien et que leur parole des victimes doit être écoutée. La justice doit alors prendre le relai et la présomption d’innocence être respectée. Si les faits sont avérés , cette personnalité politique doit être écartée .
En dépensant frauduleusement l’argent public ou en dépassant outrageusement ses frais de campagne pour se faire élire, un député, un premier ministre ou un président de la république ont eu tort et il doivent être sanctionnés . C’est simplement immoral et cela doit être dénoncé. C’est une question d’éthique et de moralité , pas d’ordre moral, au sens d’une restauration de vieux principes moraux. Ces attitudes déplorables ne peuvent qu’entretenir le sentiment d’une classe politique corrompue, dépravée, pourrie..
Le journalisme d’investigation n’est pas non plus une option de la démocratie , il en est un de ses moteurs auxiliaires. Lui aussi doit s’imposer des règles d’éthique et disposer d’un organe de contrôle déontologique peut être. Mais c’est un sujet très sensible Voir le lien :https://www.lexpress.fr/actualite/medias/le-conseil-de-l-ordre-des-journalistes-c-est-a-vichy-que-l-on-pense_2086369.html . pour le journalisme qui ne l’oublions pas est une profession “protégée” par la loi, la question est : l’est-elle suffisamment et non l’inverse ?
Droit-Justice-Présomption d’innocence
Suffit-il de répéter « présomption d’innocence », loi, jugement… De toute évidence non !
Il va falloir que tout impétrant en politique, mais on pourrait dire cela de toutes les fonctions qui exposent publiquement un individu, comprennent une bonne fois pour toutes qu’on ne peut plus jouer avec certaines choses c’est à dire : la corruption active ou passive , l’abus de pouvoir, le détournement de fonds et toutes les attaques racistes, sexiste, sexuelles… et que si la transparence a quelque chose de bon, c’est bien parce qu’elle imposera une « moralisation » des comportements.
C’est-à -dire qu’elle imposera le respect des tabous sociaux et humains. ( viol, meurtre, pillage, esclavagisme, respects des plus faibles… ) – voir à ce sujet, les trés bons articles de la revue “Pouvoir” sur l’américanisation wde la vie politique, par Denis Lacorne, et sur les rapports modernes entre la morale, l’éthique et le droit , de Paul Ricoeur –
Le risque : Entre le temps de l’instantanéité médiatique et de la justice, il y a beaucoup de jours, de mois, d’années. Il est donc assez facile d’ourdir un “complot”, ou une manipulation malsaine, lancer une rumeur, qui malheureusement fera le mal voulu au moment voulu. Même si un non lieu est prononcé, ou si une diffamation est avérée, il est hélas trop tard. Quelles solutions imaginer ? Nous voyons bien que se réclamer de la présomption d’innocence est très difficile, voire politiquement insupportable.
C’est dans l’éducation pour détecter les fausses nouvelles ou les demi-vérités, pour apprécier la gravité des faits et la confiance dans la justice que se trouve la solution.
Mais la justice impose de dire « qu’en attendant que la justice est tranchée tout Homme est présumé innocent » et non coupable.
Il est donc important que :
– les mécanismes, les outils, qui permettent la diffamation, ou les personnes qui diffusent ces diffamations soient réellement neutralisés et condamnés…
– et que, par l’éducation nous ayons tous un réflexe d’analyse et de réflexion, avant d’accorder crédit à toute rumeur.
L’éducation est donc un sujet prioritaire. Comment le traiter sans tomber dans une volonté de normalisation permanente, sans porter atteinte aux libertés individuelles, sans risquer l’embrigadement ?
La confiance
Le débat contradictoire , la transparence , la moralité , le droit et la justice sont les seules façons de redonner un peu de crédibilité et de confiance dans notre démocratie. En Europe et en France le « dégagisme » s’installe dans toute les classes sociales, une volonté d’éthique et de morale s’impose par la force des réseaux sociaux et des nouveaux médias.
Retrouver un minimum de confiance en la démocratie représentative est un impératif.
Pour retrouver cette confiance, il faut plus de responsabilité au niveau local, plus de démocratie participative. Nous devons réfléchir sérieusement au vote électronique, aux consultations référendaires locales , régionales, nationales, et à des outils d’information et de propositions démocratiques au-delà de simples consultations. Il nous faut trouver ces outils de démocratie en continue.
MN: Sortir de « l’ochlocratie », pouvoir de la foule, et aussi retrouver l’idée de bien commun,
PDI: Oui vraiment dans le sens qu’une minorité , même appelée “foule”, manipulable et irresponsable, ne peut décider, gouverner pour tous. Dans ce sens le mouvement des gilets jaunes est une manifestation ochlocratique.. Même s’il représente un sentiment et une réalité, il ne peut à lui seul servir de chambre des représentants et de gouvernement.
Le bien commun lui ne peut être pris en compte efficacement et durablement que dans une vraie démocratie. A un moment ou à un autre il faut qu’il y ait un vote majoritaire , représenté ou direct. Mais il faut que la démocratie vive aussi entre deux votes.
Retrouver la raison en démocratie ne se fera que par l’acceptation des réalités nouvelles, comme celles des réseaux sociaux et de leurs risques, par la moralisation de la classe politique , par l’éducation à la prudence et à l’analyse des informations, des rumeurs, qui nous sont soumises et, enfin, par la mise en place des outils d’une nouvelle participation démocratique de tous à la vie politique.
Paul de L’isle.
En savoir plus sur Some-ideas ou Quelques idées
Subscribe to get the latest posts sent to your email.