Chère amie, Cher ami,
Le monde va mal m’écris-tu.
Tu es inquiètes, inquiets, et tu me demandes mon avis sur la situation internationale :
Je n’ai, bien sûr, pas de réponse exacte ou définitive, je peux seulement te donner quelques réflexions qui m’aident à décrypter ce qui se passe sans tomber dans un excès de pessimisme ou d’optimisme.
Plan de l'article.
ToggleD’abord quelques lignes fortes.
1933 ?
La situation actuelle est en grande partie inédite, il est difficile de se référer à l’histoire comme certains le font en invoquant 1933 et le Nazisme. Nous ne sommes pas confrontés à la même idéologie, elle ne peut pas avoir les mêmes effets. Même si l’ampleur de ce qui se passe laisse penser que le choc et les transformations seront fortes voire radicales. Bien sûr , telle ou telle situation ou déclaration font froid dans le dos à qui a un peu de mémoire historique , mais ce n’est pas la même chose.
Il faut regarder les réalités actuelles telles qu’elles sont :
- Le monde est confronté à l’une des plus grandes crises qu’il ait pu connaître et ce n’est pas une crise diplomatique , c’est une crise existentielle de l’humanité ,le changement climatique, l’effondrement de la biodiversité…. Pour le moment cette question semble suspendue, hélas elle restera, il faut la garder en toile de fond.
- L’Amérique a perdu son leadership absolue qu’elle avait conservé jusqu’à la fin des années 2000, et l’Europe, qu’elle pense toujours dominée, n’est donc pas son souci majeur. C’est la Chine son souci majeur et il faut croire les déclarations américaines à ce sujet, qui ne datent pas d’hier.
Cette perte de leadership se manifeste par :- La révolte du Sud, aujourd’hui le Sud Global est en rupture totale et s’organise contre les occidentaux et principalement contre les USA. (Voir les votes récents à l’ONU)
- La perte d’influence:
- Militaire , Bien que les USA ait une puissance militaire inégalée, aujourd’hui ils n’ont plus de machine industrielle capable de produire des armes conventionnelles en masse. (on a vu avec la guerre en Ukraine le problème des obus, des tanks et de l’aviation)
- Économique, les biens matériels sont produits en Chine pour une grande part. Apple par exemple. Le déficit de la balance commerciale est gigantesque il atteint en 2024, 918,4 milliard de D$. La dette publique américaine représente environ 32 911 Milliards de dollars à fin 2023, vous avez bien lu. Le raisonnement qui consistait à laisser aller car la monnaie était gérée par le gouvernement américain s’effrite, devant l’immensité de la dette.
- Social et Éducationnelle, par exemple il y a moins d’ingénieurs qui sortent des écoles américaines que dans celles de la Russie ou de la Chine, à l’heure ou il faudrait ré-industrialiser. D’autres indicateurs démographiques ou sociaux le confirment.
- Dans plusieurs domaines clés pour l’avenir, la chine rivalise avec les US pratiquement à armes égales :
- Il y a aujourd’hui deux systèmes monétaires: le Chinois et l’occidental , CIPS contre SWIFT.
- Les chinois ont montré qu’ils étaient capable également de rivaliser à armes égales avec les fiefs de la Tech , GAFA, qui sont désormais face à AliBaba, Tik tok, Huawei…. Ils ont leur propre réseau capable, dans le Cloud et dans les réseaux physiques, de combattre les USA, voir également le phénomène Deep Seek pour l’IA, le tout contrôlé par l’État Chinois.
- Pour les américains aujourd’hui l’Europe doit se comporter en vassale et ce n’est pas nouveau, il faut donc régler le problème de la guerre en Ukraine et contraindre les européens à suivre les US.
Les US n’ont plus d’argent à mettre dans la guerre et dans l’Otan. Ils ne veulent plus accroitre leur dette publique pour l’Europe, ou le monde , ils veulent mettre leurs efforts dans la lutte pour le leadership mondial avec la Chine.
NDLR : Ces points ne sont pas particulièrement lié à l’avatar Trumpiste, ce sont des tendances majeures des USA depuis au moins Barack Obama que parfois, pas toujours, Trump amplifie.
Ensuite quelques considérations géopolitiques :
La guerre en Ukraine, la Russie et quelques autres considérations européennes:
- Tout ce que dit ou fait Poutine était prévisible et annoncé.
- La vision impérialiste du dirigeant Russe est connue et repose sur l’idée que son empire doit avoir un glacis de protection (Biélorussie, Ukraine , Pays baltes, Roumanie, Géorgie, Tchétchénie … Pologne ? ) Et bien évidemment installer des armes nucléaires dans ce glacis n’était peut être pas une très bonne idée, moins bonne en tout cas que de négocier un désarmement des frontières avec la Russie.
- L’Europe est vue par la Russie comme en état de faiblesse depuis 20 ans , décadence morale, incapacité à s’unir, erreurs stratégiques fondamentales ( Gazoduc North-Stream…), faiblesse de la démocratie parlementaire. Tous ces points font partie du B A, BA du petit stratège Russe. Une fenêtre d’opportunité s’est ouverte pour la Russie à partir de 2008, crise financière occidentale, et pour 20 ans.
- La stratégie allemande était de les neutraliser par des intérêts économiques croisés , elle a échoué parce qu’elle n’était pas accompagnée d’une véritable alliance avec la Russie, que même Poutine a un moment envisagé pour retrouver la grandeur Russe, en créant une grande alliance Eurasienne, la terreur des USA, (cf Brezinski : Le grand échiquier)
- De plus, après la chute du mur de Berlin, l’Europe lui a tourné le dos, humiliant la Russie, ne la considérant pas comme un partenaire réel fiable, lui reprochant le désordre provoqué par ses Oligarques et l’insuffisance de ses choix démocratiques… de notre point de vue bien sûr. Et les USA qui ne redoutaient rien de plus qu’une Alliance dans l’Eurasie entre l’Europe et la Russie ont mis de l’huile sur le feu.
- Ceci étant dit , cela ne donnait en rien le droit a V.Poutine d’envahir l’Ukraine et d’y perpétrer des massacres. Nous avons donc eu raison de dire stop en soutenant l’héroisme des Ukrainiens.
Le Moyen Orient :
Dans les années 1970 à 2000, les monarchies pétrolières étaient un enjeu pour les USA, à cette époque ils avaient peur de manquer de pétrole et ils ont pris conscience de leur dépendance. Plusieurs guerres dans le Golf ou les USA sont directement impliqués sont la pour le montrer.
Ce n’est absolument plus le cas aujourd’hui , les USA sont redevenus le principal producteur d’énergie fossile au monde grâce au Gaz de Schistes.
La sortie de l’accord de PARIS s’explique donc. Pour les USA , la COP est cette coalition de ceux qui demandent à sortir des énergies fossiles. Ce qui est donc contre le développement actuel de l’industrie énergétique aux USA.
- En conséquence, l’avenir des Palestiniens voire même d’Israël est secondaire. On peut imaginer un “Trump Gaza” sans problème.
- Seul, inquiète encore un peu les USA, l’Iran des ayatollahs et leurs velléités de devenir une puissance nucléaire. Ce qui permettra à l’administration américaine, dans quelques temps, d’autoriser les Israéliens à détruire les usines d’enrichissement de l’uranium et les installations nucléaires Iraniennes.
L’Asie :
- L’Asie ce n’est pas que la Chine, l’ennemi chinois n’y a pas tant d’alliés que cela sur ce continent a commencer par l’Inde. Aussi il faut impérativement renforcer et construire une sorte d’Otan asiatique. Tout en laissant la Chine populaire reprendre Taïwan si besoin.
- Enfin en se rapprochant des Russes, Trump tente de les écarter des Chinois. Faire une alliance avec les russes apporte aussi des avantages économiques, ce que n’a peut-être pas su faire l’Europe, l’Amérique pourrait tenter de le faire. Trump est un Business man.
- Les USA ont signé et signeront de nombreux accords avec l’Australie, l’Indonésie, …
- Afin de maintenir leur pression sur la Chine, il leur faut maintenir leurs bases militaires telles que celles du Japon et de la Corée du Sud. Réarmer leurs alliés régionaux, développer des stratégies commerciales agressives. Pour cela il faut beaucoup d’argent et donc l’Otan, l’Ukraine et le parapluie Européen coûtent trop cher.
- Enfin, l’ennemi Chinois doit être contenu, par tous les moyens, on interdit la vente de semi-conducteurs, ou de matériel chinois aux USA… .
- Heureusement la Chine n’a pas eu dans le passé ni aujourd’hui de volonté impérialiste territoriale (Hors Taïwan, mais c’est un peu différent). Même l’expansionnisme économique dit de “la route de la soie” ne pose pas problème aux USA. Cette politique chinoise vise surtout à avoir accès aux marchés du moyen orient , de l’Europe, de l’Afrique,
L’accès aux terres rares :
Une vraie lutte mondiale entre Chine et USA s’est engagé sur ce terrain.
- Un sujet de conflit Sino-américain (hors Asie) et un enjeu notamment pour l’Afrique…
Les USA semblent se désintéresser de l’Afrique ,… trop de difficultés politiques ? - Les USA eux, parlent d’annexer le Groenland, ou tentent de négocier un accord “soutien contre terres rares” avec l’Ukraine.
Enfin qu’en tirer comme vision de ce que nous vivons, et des risques pour nous Européens ?
Y’a t’il un risque de troisième guerre mondiale ?
Non, le déclenchement d’une troisième guerre mondiale n’est pas un risque fort, c’est un risque subsidiaire. Si elle devait se déclencher elle pourrait venir dans un conflit avec la Russie ou la Chine mais pas que.
-
La Russie :
- L’attitude que nous allons avoir avec la Russie , du fait de l’Ukraine, va être déterminante. Tout dépendra de notre degré de soumission aux demandes Russes. Si nous maintenons aujourd’hui une exigence totale de retrait des Russes, le risque d’une guerre mondiale, ou au moins sur le territoire Européen croît et devient majeur. C’est une raison secondaire qui pousse Trump a chercher coute que coute un accord.
- Si nous négocions un accord fragile, il faut surtout imaginer une guerre en archipel. La question est alors : qui sera le prochain pays souverain, envahi ou vassalisé par la Russie ?
- La Russie n’a pas besoin de prendre possession physiquement d’un pays , il suffit qu’elle le Bielorussise, disons vassalise, comme la Biélorussie, c’est ce qu’elle veut faire avec l’Ukraine, la Moldavie…
- Notre attitude sera donc déterminante, il faut laisser penser à la Russie que si il n’accepte pas de revenir à un accord “raisonnable” et durable, alors l’Europe se réarme dans l’urgence.
- La France et la GB doivent proposer leurs parapluies nucléaires et l’Europe lance une économie de guerre dont les Russes savent que si nous le faisons ils auront moins de deux ou trois ans pour nous attaquer avec tous les risques que cela comporte pour eux car l’Europe détient déjà plus de chars que l’armée Russe par exemple. La Russie n’a plus cette capacité de frappe, car elle est épuisée par la guerre, même si elle a réussi à relancer son outil militaro-industriel, mieux que l’Europe. Et dans 4 ou 5 ans elle aura repris l’avantage perdu.
-
La Chine :
- La Chine ne veut pas d’une guerre mondiale, elle sait que ce serait très mauvais pour elle et le Business chinois.
- Elle n’a par ailleurs pas de vision expansionniste territoriale. Il n’y a pas de volonté d’annexion territoriale, hors Taiwan, plus une volonté de soumission, de vassalisation.
Et si elle avait quand même lieu ?
- l’hypothèse d’une troisième guerre mondiale est plutôt à chercher dans une contagion des nouveaux conflits que peut entraîner , des bouleversements géopolitique, comme ceux qui pourraient subvenir de l’émigration climatique, ou de l’accès aux ressources vitales, eau …
- Cette guerre mondiale ne sera pas celle d’un bloc contre un autre mais de multiples guerres régionales.
- Le conflit Ukrainien doit nous faire réfléchir. La nouvelle guerre c’est la même qu’en 1914 ou 1940 mais avec des moyens modernes , Drônes, Canon Caesars, missiles hypersoniques, tranchées, guerre Hybride …
- Enfin, il y a peu de chance qu’elle soit Nucléaire , le risque, pour tous, est trop grand, il s’agit de destruction totale, d’un ou de plusieurs territoires. L’acte d’un fou, Kim ? , ne déclencherait pas de riposte nucléaire immédiate et totale, uniquement tactique et régionale. Pour autant c’est peu probable mais très grave, évidemment.
Et l’Europe dans tout cela ?
- Lorsque Trump s’adresse à Zelinsky , en lui disant qu’il n’a pas les cartes, ce n’est pas seulement à Zelinsky, qu’il s’adresse, c’est à l’Europe. C’est nous qui n’avons pas les cartes en main à ses yeux. Trump sait que s’il veut se débarrasser de ce problème qui lui coûte trop cher, il faut amadouer Poutine et concéder une victoire partielle. Il tente par tous les moyens de forcer un accord, et au passage empocher un dividende en terres rares. C’est le sens de son chantage et de la scène du 28/02 à Washington.
- Aux Européens de se débrouiller ensuite pour éviter les problèmes, la continuation de la guerre ou son extension larvée vers d’autres territoires. Il considère désormais que ce sont nos problèmes. D’autant que la probabilité d’une réconciliation entre l’Europe et la Russie est lointaine.
- Quand Trump menace de laisser tomber l’Ukraine, il vient de suspendre l’aide militaire ce jour 4/03 , même si cette suspension n’aura qu’un effet immédiat relatif, c’est l’Europe qu’il met au pied du mur, avec comme objectif majeur d’obliger les européens à prendre en charge leur défense, et notamment l’Otan. C’est une fine stratégie qui va réussir.
- Quand Trump menace l’Europe de droit de douanes, il cherche juste à reconquérir sa suprématie économique. Dans un cadre ou le déficit américain est devenu abyssal, il faut ralentir l’hémorragie et obtenir les meilleurs avantages comparés. Au passage les caisses de l’état américain se trouvent en partie renflouée.
- L’Europe doit donc obtempérer , nous n’avons pas le choix au risque d’être, au mieux, plus ou moins sous contraintes Russes un certain temps, voire plus gravement vassaliser, sur une partie de nos territoires à l’est.
Obtempérer ne veut pas dire obéir, c’est agir sous contrainte, cela veut dire prendre en considération les réalités et agir dans le sens qui va résoudre le problème. Nous sommes contraints un moment pour certaines choses, dépendants certes , mais pas entièrement soumis. - Il faut aussi que nous gérions le temps, Trump et sa brutalité ne seront pas éternels, Poutine non plus, il faut juste éviter qu’ils nous conduisent dans des impasses, où nous conduisent vers des solutions défavorables plus ou moins irréversibles.
Mais ne pensons pas que les tendances de fond disparaitrons après leurs départs.
Un jeu d’échec mortel :
Si la France était une pièce sur un échiquier, elle incarnerait le cavalier : imprévisible, capable de se déplacer de façon surprenante en sautant par-dessus les autres. C’est souvent lui qui monte le premier à l’assaut, une caractéristique qui a façonné notre histoire et notre force. Aujourd’hui encore, cet atout demeure : nous sommes la seule puissance nucléaire au sein de l’Europe institutionnelle (hors Royaume-Uni), une carte maîtresse dans la géopolitique actuelle. De plus, le cavalier est un défenseur redoutable du roi.
L’Allemagne, que cela plaise ou non, est la pièce maîtresse du jeu : la reine. Une puissance dominante, rapide, capable de frapper dans toutes les directions. Mais si elle venait à être prise – ce qui a failli arriver avec la crise du gaz et sa dépendance à la Russie, et qui reste une menace avec son marasme économique actuel – son camp perdrait instantanément 50 % de sa force. D’où sa fébrilité aujourd’hui, oscillant entre un sursaut et une rupture consommée avec les États-Unis, actée par D. Vance à Munich – une ironie de l’histoire.
Si l’on pousse la métaphore, l’Europe, c’est le roi. Une pièce certes capable de se déplacer dans toutes les directions, mais à un rythme lent, constamment sous la menace de l’adversaire, empêtrée dans ses propres contraintes. Le roi peut parfois roquer, échangeant sa place avec la tour pour se protéger. Mais alors, qui est la tour ?
La tour, c’est le bloc des pays du Nord : rigoureux, méthodiques, redoutablement efficaces dans leurs déplacements rectilignes. Ils bloquent les percées adverses et, souvent, leur intervention est décisive juste avant le mat.
Quant à la Pologne et à l’Italie, elles tiennent le rôle du fou : une pièce mobile, agile, discrète en apparence, mais essentielle à toute grande manœuvre stratégique. Bien des Mats se construisent grâce à lui.
Quel rôle peut-on donner aux Anglais, originaux par essence, j’invente une pièce pour eux, le faucon. Majestueux dans leur mouvement, survolant les mondes, ils sont capables du pire et du meilleur, leur vue perçante leur autorise des piqués redoutables sur leur proie et leur dressage des liens complices avec leur maître.
Les pions ? Ce sont tous les autres pays, ils ont deux avantages redoutables , la prise en passant et ils sont les faiseurs de reine. (Il va peut-être falloir que vous consultiez un manuel d’échec.)
Trump ?
Trump n’est que l’expression d’une Amérique qui se sent déclassée et qui veut retrouver son rang.
La plupart des ces grandes lignes d’actions sont celles que l’amérique doit effectivement suivre si elle veut continuer à jouer un rôle dans le monde:
- Le véritable rival c’est bien la Chine.
- Le déficit américain dit “abyssal” ne peut plus être financé comme avant , par le seul apport des capitaux mondiaux dans son économie. ( les détenteurs de la dette américaine , sont en premier lieu la Chine, puis les pétromonarchies, le Japon…) – Elon Musk à raison quand il le dit – Et les politiques de droit de douanes ou celles visant coupent drastique dans son budget interne et ses dépenses externes, visent cette question.
- Les USA sont en perte de vitesse économique , par exemple : indice de mortalité infantile supérieur à la Russie, moins d’ingénieurs diplômés chaque année qu’en Russie.
Le PIB américain , corrigé des services pour ne garder que l’économie physique, par tête d’habitant est inférieur à l’Allemagne ou la Russie… - La ou il se trompe c’est qu’il a besoin de l’émigration sud-américaine pour reconstituer un capital humain qui pourra redonner de la puissance à son industrie. Ce que les petits blancs américains ne peuvent plus faire et parce que sa dépendance aux biens de consommation du monde lui coûte trop cher.
Même lorsque les grandes contraintes du monde semblent dicter une orientation, l’homme en tant que personnalité à une influence dans l’histoire, citons César ou Napoléon. Chacun des ces leaders avait son charisme, sa clé pour le monde.
Trump c’est l’application acharnée d’une stratégie du plus fort , ou de celui qui le croit.
On peut appeler cette stratégie : “la porte dans le nez.” Une stratégie bien connue des directions commerciales et des stratèges, elle consiste à renverser la table avant toute négociation. “Puisque c’est ainsi je pars”, “ Vous devez renoncer à diriger ce pays” , « vous n’avez pas les cartes ».
Elle s’accompagne de logiques de manipulation simple : répéter, mentir, utiliser les biais cognitifs , comme celui de confirmation de nos opinions. Le tout amplifier, augmenter, au travers de nos outils de communications modernes dans les réseaux sociaux ou les médias, par exemple.
C’est de la manipulation.
Trump ne s’arrêtera pas là, il va même amplifier ses actions délétères pour être certain d’aller assez loin à son goût, avant d’éventuellement se calmer.
Steeve Banon, théoricien politique et conseil de Trump, à théoriser ce principe en développant sa théorie « d’Inonder la zone », comme stratégie de déploiement de ses idées et propositions.
C’est inacceptable, insupportable, regrettable et dangereux pour nous , mais c’est ainsi.
Considérons que Trump nous émancipe, une occasion peut-être unique.
Comment faire ?
Dans le cadre d’une négociation, il est essentiel de se prémunir contre des stratégies brutales. La théorie des jeux, qui a étudié les comportements face à un adversaire dans un jeu à somme non nulle (où les gains et les pertes ne s’équilibrent pas nécessairement), a démontré que face à un interlocuteur qui privilégie exclusivement l’affrontement à la coopération, la meilleure stratégie consiste à répondre de manière symétrique : faire la guerre lorsqu’il la fait, et rechercher la paix lorsqu’il s’y engage. Cette approche vise à lui faire comprendre qu’il a davantage à gagner en coopérant — c’est-à-dire en négociant dans un cadre acceptable pour toutes les parties — plutôt qu’en optant pour la confrontation, en renversant la table, en claquant la porte ou en formulant des propositions irréalistes et inacceptables.
Bienvenue dans ce monde de fous.
Paul de l’Isle.
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Cher Fred,
Nous sommes bien d’accord… le constat des désastres ne suffit pas. et s’il faut chercher une boussole, il faut trouver et avancer avec des valeurs, comme l’autodétermination des peuples. Il faut que vienne le moment de dire l’utopie, je vais m’y atteler. Merci de votre retour.
N’hesitez pas a me contacter sur Pauldelisle@some-ideas.org
Cher Paul,
Encore une synthèse bien intéressante, un peu cynique peut être, mais le monde l’est … d’ailleurs faut-il l’accepter ?
Dans ce chaos, les USA semblent acculés et la Chine continuer, malgré les bourrasques, son ascension. Quant à la tortue Europe, dans cette géopolitique des blocs, elle renforce son crédit auprès des peuples qui la constituent.
Mais tout de même, cette synthèse géopolitique qui confirme la loi du plus fort, ne pourrait-on la rendre plus combative en imaginant ce qu’elle serait si des valeurs humanistes prévalaient, si l’autodétermination des peuples était prise en compte, si la mondialisation s’effectuait sous une fiscalité homogène et au moins régionalisée, si les moyens de communications de masse étaient sous l’égide d’organisme de régulation internationaux indépendants….
Ouvrir sur une pensée d’un autre monde, même si c’est une utopie, cela produit une capacité à le changer.
Amitiés.
Fred
Cher Borie,
Nous sommes bien d’accord… le constat des désastres ne suffit pas. et s’il faut chercher une boussole, il faut trouver et avancer avec des valeurs, comme l’autodétermination des peuples. Il faut que vienne le moment de dire l’utopie, je vais m’y atteler. Merci de votre retour.
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