Démocratiquement vôtre, (3/3). La grande maladie de la démocratie ou le miracle démocratique. ?

La grande maladie de la démocratie, ou le miracle démocratique ?

Nous pouvons considérer que notre démocratie ne se porte pas bien. Elle a besoin de retrouver un sens, de reprendre pieds avec le peuple et les citoyens, car elle donne le sentiment de ne plus leur appartenir.

Mais cette maladie démocratique s’explique, elle a des fondements propres à son fonctionnement :

  • Nous aborderons la question de la peur du peuple, peur à la fois moteur de sa nécessaire éducation et terreur de son pouvoir physique. Nous reviendrons sur cette critique du peuple en démocratie.
  • Nous explorerons les idéologies et la politique partisane visant au grand remplacement de la démocratique par des autocratie.
  • Nous examinerons la vison anthropologique de la crise démocratique.
  • Nous étudierons les ressorts sociologiques et psychologiques de ce désamour de la démocratie.
  • Enfin nous envisagerons les voies de progrès possibles et la façon de sortir de cette ornière.

Gardons en mémoire cette citation de Montesquieu  :

« Le Principe au coeur de la Tyranie c’est la Crainte , de L’aristocratie  c’est  L’honneur
de La république  c’est la vertu. »

La peur ou l’incompétence du peuple, la mise en cause du peuple.

Dans l’histoire politique Française, l’épisode dit de “(*)la grande peur” de 1789, a laissé une trace dans l’inconscient politique, celle que fait peser le peuple par ses décisions et actions violentes. Selon les élites oligarchiques, laisser le pouvoir au peuple est dangereux, et c’est vrai, la violence souvent se déchaîne, après des années de contraintes ou de crises notamment. La dernière manifestation terrorisante du peuple que nous avons connu en France et, qui a fait le tour du monde, c’est la crise des “gilets jaunes”.
Au 17ème siècle, devant l’importance des enfants errants, mal éduqués et sans morale ou religion, certaines corporation professionnelles et congrégations religieuses vont créer des écoles pour former ce peuple, dangereux parce qu’il ne sait pas. C’est cette très particulière motivation qui sera à l’origine de l’école pour tous.
Mais plus subtilement, de Napoléon Bonaparte à Trump, (*) le peuple, parce qu’il fait peur, est une arme politique.  L’exemple américain récent montre que cette peur du peuple est une véritable arme, pour qui sait s’en servir et le manipuler.
D. Trump , utilise la peur qu’inspire le peuple, lorsque par ses rodomontades, déclarations incendiaires, refus de reconnaitre le résultat certifié du vote à l’élection présidentielle américaine, il va jusqu’a provoquer une tentative de coup d’état. Même si cette tentative avait peu de chance d’aboutir, elle a marqué les esprits du monde entier. Ce n’est donc surement pas un hasard si Jair Bolsonaro tentera le même type d’intimidation au Brésil, en jouant sur la peur qu’inspire le peuple, quelques mois plus tard.

Dans la sphère économique, ce sentiment de défiance envers le peuple se retrouve aussi dans la vision moderne de l’économie dite illiberale. Cette idée se fonde sur la considération de l’irrationalité des agents économiques, notamment théorisée et explicitée par « l’école Autrichienne » en économie, avec des représentants comme  Friedrich (*)Hayek. Plusieurs (*)prix Nobel d’économie montrent que  le consommateur est en fait irrationnel. Ce faisant, on ne peut faire confiance à cet homo-oeconomicus, contrairement à ce que suppose la théorie économique libérale classique.
La conséquence politique en est que la démocratie libérale n’est plus le régime politique favori du monde économique et politique de type capitaliste? Un régime dominé par une oligarchie bien pensante, créant ce que nous avons parfois appellé la “pensée unique”  lui est préférable et si possible ce régime doit être illibéral, autoritariste et libéré des contraintes de la démocratie parlementaire, c’est à dire rompant avec tous les principes de l’économie social-libérale, et à toute idée d’interventionisme étatique. 

Sa conséquence économique est qu’il faut manipuler le consommateur, pour le contraindre à faire ce qu’il est censé faire pour optimiser les échanges économiques et permettre ainsi au détenteur du capital de maximiser ses profits. Ainsi est née d’une part une pratique économique inspirée des mentors des « relations publiques américains » et une véritable ingénierie sociale, utilisant toutes les ressources de la manipulation de masse, propagande, les réseaux sociaux, lobbying pro-actif. Qui a vite débordé du champ économique pour atteindre le champ politique. Les hommes des relations publics en entreprise , gourou de la communication,  sont passés des entreprises à la politique. ( voir « Propaganda »,  le livre d’Edward Bernays ,1928, et mon prochain article sur “la manipulation ou l’art de convaincre ?”)
Le peuple est donc décrété incompétent. Nous avons connu en France ce type d’épisode ou finalement le pouvoir en place reniera le choix populaire par divers stratagèmes, par exemple pour l’adoption du (*)traité de Maastricht en 1992, puis le rejet du traité “(*)établissant une Constitution pour l’Europe” du 29 mai 2005, et finalement par (*) le traité de Lisbonne 13/12/2007 en Europe, qui remettra en cause le choix populaire de 2005.
Puisque le peuple ne comprend pas, trouvons d’autres voies et solutions. Nous venons de vivre un de ces épisodes avec la dissolution du parlement en France , puis la nomination d’un gouvernement de droite sur la base d’un parti ultra minoritaire, sans mise en place d’un consensus de gouvernement véritablement négocié dans le cadre d’une coalition.

Lire aussi(*) Crise de l’union Européenne ou de la démocratie “ 

La destruction choisie de la démocratie. 

Education, faiblesse de la formation citoyenne.

 « Démocratie : Nom collectif difficile à définir, parce qu’on s’en forme des idées différentes dans les divers lieux, dans les divers temps, et selon la nature des gouvernements. »  Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

Martha Nussbaum dans son livre, « (*)Les émotions démocratiques. Comment former des citoyens du XXIème siècle » part du constat d’une crise de l’éducation, orientée vers les besoins de l’économie, qui rendrait inopérant sont rôle dans l’éducation démocratique ou celle-ci ne pourrait plus remplir les conditions qui permettent à la démocratie de s’épanouir. Revenant sur le rôle de l’éducation pour lutter contre les situations anti-démocratiques, elle écrit :
 À l’évidence, … ,  le processus pédagogique peut renforcer le sentiment de responsabilité personnelle, la tendance à voir les autres comme des individus distincts et la volonté d’élever une voix critique. Nous ne pouvons sans doute pas produire des gens capables de résister fermement à toute manipulation, mais nous pouvons produire une culture sociale qui constitue elle-même une « situation.» environnante puissante, qui renforce les tendances qui militent contre la stigmatisation et la domination. Par exemple, dans le cadre d’une certaine culture, on peut apprendre aux enfants à voir les nouveaux groupes migrants ou les étrangers comme une masse sans visage qui menace leur hégémonie; on peut au contraire leur apprendre à voir les membres de ces groupes comme des individus égaux, qui partagent des droits et responsabilités communes.  Nous voilà donc par une stratégie éducative orientée sur d’autres objectifs, avec un peuple mal armé, a dessein ou non, peu importe, pour déjouer les pièges et difficultés de la démocratie. Mal informé, pas suffisamment éduqué aux débats, à la prise en considérations de l’autre, centré tout à la fois sur la représentation consumériste des ses besoins et de ses désirs et sur la gestion de sa propre image pour les autres et pour soi-même, voilà un citoyen noyé sous les sensations, les slogans répétés mille fois et donc peu armé pour distinguer , les faits des opinions et les vérités des fake news.
Mais cette état d’affaiblissement de la capacité critique, et d’analyse des citoyens , tout comme le règne de l’immédiateté et de l’expression des opinions sans limite , ou de la quasi absence de responsabilité des propos, ne serait pas suffisant pour permettre à un homme politique ou à un parti, une tendance politique , de prendre si facilement le pouvoir. Ou du moins le résultat n’en serait pas très bien assuré.

Affaiblir la démocratie pour la faire disparaître 

Il faut donc pour qui entend profiter de cette faiblesse démocratique, affaiblir a son tour les principes de la démocratie. Cela consiste à décrédibiliser les institutions, les hommes politiques, les scientifiques et les sachants-experts. Et à proposer une figure rassurante qui s’exprime par une rhétorique simpliste sur toutes les questions sensibles , la critique systématique de toutes actions politiques du gouvernement, et l’affirmation permanente d’une position de protection des citoyens, du rejet des étrangers, de la dénonciation de la mondialisation, du refus des institutions nationales ou internationales dés lors qu’elle imposent des contraintes ou de la mise en cause des positions acquises. Mais aussi transformer les frustrations en rancoeurs en les essentialisant par exemple comme un « déclassement » qui engendre la peur et la haine de l’autre, « l’étranger »,  en promettant que son action sera salvatrice par la prise de mesures politiques fortes, sans avoir à aucun moment ni l’intention , ni les moyens,  de montrer qu’elles seraient plus pertinentes. On se polarise alors sur un fait divers qu’on généralise, un drame qu’on caricature en le réduisant à une seule cause.
Il se trouve que dans ce combat de communication, la possession , ou la présence dans son camp de médias, notamment de chaines d’information, de réseaux sociaux accessible à des campagnes de propagandes et qui vont relayer cette réalité travestie est un atout majeur pour renforcer le sentiment de peur, de dégout, de déni des réalités, et aboutir à une désespérance démocratique. Parce qu’un député a dégusté un homard, ou c’est comporté comme un voyou, est proclamé un « tous pourri », général et rageur, oubliant la réalité de l’engagement politique réel de l’essentiel du personnel politique.

Notons néanmoins que le traitement accéléré de l’information concourent à rechercher les biais cognitifs, les techniques d’ingénierie sociales qui vont permettre d’atteindre sa cible avec le maximum d’efficacité.
La nécessité de la concision imposée par les formats et les outils, exacerbée par la concurrence commerciale des médias, et sous tendu par une quête du « temps de cerveau disponible » conduit à cette état de perte de qualité de l’information et de diffusion de fausses informations.

A cette aune que le message soit vrai, faux, orienté, incomplet ne veut rien dire, il est efficient ou pas.  Nous devons comprendre l’aspect amoral de ces techniques, disons donc que le ou les discours politiques utilisent maintenant ces différents outils et techniques et nous devons l’intégrer à notre réflexion.

Pour notre sujet , il s’agit pour un ou plusieurs groupes politiques de mener une propagande qui en affaiblissant la démocratie va permettre de s’imposer comme une solution.
Et cette vision n’est pas l’apanage d’une « Droite » même « extrême » elle est aussi celle d’une « Gauche » dite « radicale ». Il ne s’agit pas de renvoyer , bien inutilement d’ailleurs, deux tendances politiques opposées dos à dos , il s’agit d’en bien mesurer les raisons et les moyens.

Démocratie et structures familiales.

Emmanuel Todd a depuis longtemps évoqué l’impact des structures familiales sur les régimes politiques. Si nous suivons ses dernières interventions , Todd décrit le système politique, économique et social, américain comme issu d’une structure familiale nucléaire de type absolue. C’est-à- dire une structure familiale composée des parents et des enfants et ou les enfants partent du foyer pour fonder à leur tour une cellule familiale indépendante et où la liberté prime par exemple sur l’égalité. Les autres types de structures familiales de type souche ou communautaire ne voient pas leurs enfants partir dés leur majorité. (*) voir la théorie des structures familiales d’Emmanuel Todd, ici et (*)sa répartition géopolitique Ici 

Cette caractéristique rend les américains, issue de l’émigration européenne anglo-saxonne dirons nous pour simplifier, beaucoup plus tolérant aux inégalités. Associez à cette caractéristique une forme de puritanisme religieux ancestral, voire « zombie » quand la religion s’efface progressivement dans la société dirait E.Todd. apparaît alors un couple tradition religieuse, anti-avortement, et admiration de la figure du milliardaire, par exemple. Homme politique auquel on pardonne tous les excès même si on le trouve « un peu excessif ». Et d’entendre dire « il ne fera pas ce qu’il dit, c’est de la provocation… ». raisonnement à juste titre d’ailleurs, car D.Trump s’est révélé souvent versatile. Ainsi la différence de richesse, l’extrême écart entre riches et pauvres, les outrances verbales, les insultes, basées sur ce fond anthropologique, paraissent moins insupportables.

Le MAGA, Make America Great Again, se fonde également sur une frustration, provoquée par l’inexorable perte d’influence américaine. Mais elle rejoint en cela l’expérience machiste et sexiste, celle de la puissance perdue du mâle blanc. 

Plus avant si nous examinons le vote aux dernières élections américaine, (*) voir cette article de Ouest-France qui a voté Trump et qui a voté Harris, nous constations que ce sont les hommes à 54% qui ont élu D.Trump plus que les femmes, les blancs, 56%, plus que les noirs, 14% , mais aussi les hommes latino-américains, ou les asiatiques et les sans diplômes. L’idéal de la réussite et la tolérance aux inégalités explique le vote Blanc sur le principe des structures familiales nucléaires absolues , cf le langage d’E.Todd , qui voterons majoritairement pour D.Trump pour ce qu’il représente, c’est à dire : la réussite inégalitaire certes , mais idéal de réussite américaine du « self made man ».
Pour le vote de plusieurs autres groupes ethniques, avançons une autre hypothèse, que Todd fait également quand il parle du Sud Global. ( Le Sud Global est une alliance géopolitique anti-occidentale autour de la Russie et de la Chine.)
Todd dit que cette alliance du sud se fait autour des pays dont les structures familiales sont plutôt de type souche et de type communautaire ou le patriarcat ou la prédominance masculine s’est imposé. Et donc le discours de D.Trump , comme celui de Poutine,  machiste, autoritaire, sexiste, anti-LGBT par exemple, correspond assez bien aux tentations et aux réalités familiales des Latinos ou des asiatiques ou le statut des femmes est dégradé. Ces groupes ont conservé des coutumes et un communautarisme fort.
Bien évidemment on parle de vote majoritaire qui à aucun moment n’englobe la totalité des membres de ses communautés. Ce sont des tendances sociales majoritaires ou fortes.

Pour les autres démocraties notamment européennes, cette analyse trans-nationalité basée sur les structures familiales, peut être nuancée par l’histoire propre des 27 pays européens. Mais à entendre les discours des extrêmes droites européennes , comment ne pas trouver raisonnante cette approche qui doit être complétée certainement d’analyse plus fines sur les différentes structures familiales et leurs répartitions sur les territoires et plus avant sur la façon dont le messages d’extrême droite peut être perçu en Europe par des nationaux issues de pays où ses structures familiales sont prédominantes en mode souche ou communautaire.

Dans le cas de la France ce pourrait bien être un début d’explication à la percée du RN auprès de nationaux issus de l’émigration. Alors même que la dominante ancienne des structures familiales de la France de l’après guerre 45 , était très orientée sur les structures familiales de type nucléaire égalitaire, qui privilégient, une vision égalitaire de la société, les nouveaux arrivant ont des structures familiales d’origine différentes.
Pour illustrer ce propos disons qu’à la révolution Française, le noyau d’Ile de France constitué d’un peuple aux structures familiales de type nucléaire égalitaire a su imposer sa vision démocratique du politique, à l’ensemble de la France dont les structures familiales pouvaient être très différentes, s’apparentant, par exemple, plus fréquemment à des structures de type souche où l’autorité du père domine, ou de type communautaire où les hommes anciens dominent.    

Il n’est donc pas si simple de résumer un vote à la simple considérations d’intérêts immédiats, l’inflation, le chômage… , le vote s’inscrit lui-même dans les fondements anthropologiques de nos sociétés.

Il faut donc en tenir compte dans notre considération des difficultés de la démocratie.

Le ressentiment 

De la Déception en politique.

La démocratie porte en elle une frustration, celle de ne pas voir toutes ses propositions, ses idées adoptées, il faut alors accepter un renoncement, voire une défaite. Une négociation est vue comme une soumission, une trahison.
Nous souhaitons souvent ce qu’on appelle une « représentation miroir », c’est a dire ou le représentant pense comme nous.

Alain Badiou, va jusqu’a dire que le vote est un moment « d’inintelligence ». Finalement nous acceptons de voter pour quelqu’un qui ne reflète que rarement la plupart de nos désirs, souhaits, idées. Un élu, qui de toute façon, y compris sur les idées partagées, va devoir lui-même négocier. Et au bout du compte ne pas pouvoir respecter ses engagements pris lors de son élection.

Alors pourquoi devrions nous croire en la démocratie qui de toutes façons va nous décevoir. Aristote dit qu’être un citoyen c’est « être gouverné et gouverner ». Tout l’engagement démocratique est dans le fait d’accepter d’être gouverné , lorsque son parti, la tendance pour laquelle nous avons voté, gouverne , et de gouverner lorsque ses représentants ou ses idées l’emporte et font l’objet d’une mise en application, même imparfaite par rapport à nos souhaits individuels ou collectifs. Nous devons comprendre l’asymétrie de rôle , gouvernés/gouvernants, et accepter l’imperfection. Etre gouvernable est aussi une compétence dira Cyntia Fleury.  Voir ce lien : (*)Cynthia Fleury et Charles Pépin  dans sous le soleil de Platon sur France Inter. Juillet 2024 sur le ressentiment en politique.
Il faut donc accepter cet état de fait ce qui ne veut pas dire qu’on ne fait rien, mais que grâce aux outils dont nous disposons, ceux de la démocratie participative, qu’il faut certainement renforcer,  nous pouvons  continuer à exercer notre responsabilité de citoyen gouverné.

Certains vont alors sombrer dans un ressentiment permanent, ou toutes les frustrations, les difficultés du quotidien, s’accumulent.  « Fin du monde , contre fin du mois » dira le slogan des gilets jaunes en 2022.
Il s’agira d’un vrai ressentiment lorsque cette situation devient un refuge duquel on refuse de sortir, refus d’accepter à la fois d’obéir et de renoncer en surmontant cette déception. Il faut alors en faire un appui, pour réagir et se battre ou proposer d’autres solutions, et alors un sort de sa colère qui aurait pu vous engloutir dans le vrai ressentiment ou tout est complot, pour reprendre pieds et voix.  Nous pouvons en conclure que le vote radical, comme le vote RN en France, relève d’une colère parfois mais rarement du ressentiment, puisque ces adhérents veulent agir et s’engagent. 
Il est donc assez aisé de manipuler cette colère légitime , parce nous la pensons individuellement légitime. Il faut la sublimer pour aller au delà du simple refus d’une politique, d’un système, d’un personnel politique, et plus grave le refus de se soumettre à la loi…  L’attaque du Capitol américain en est un des moments ultime et cathartique.

En exacerbant ces différences, en essentialisant les causes , en polarisant les débats,  
comment pourrions nous arriver à nous écouter et nous parler.
Nous allons surement vers un long moment d’incompréhension, d’anathème et de brutalité politique sans trouver de consensus. L’enjeu sera donc de réussir a s’entendre sur des points communs.
Tant que nous ne réussirons pas a nous mettre à la place de l’autre, comment pourrions nous comprendre la détresse d’une famille de réfugies, quelque soit les raisons de leur exil, au milieu de la Méditerranée, trahi par des passeurs, refusé par l’Europe. 
Comment si nous refusons toute négociation véritable peut-on s’entendre sur un budget, une loi fin de vie,… dés lors qu’un seul parti n’a pas de majorité, absolue ou même relative.

L’amour en politique, l’empathie et quelques autres valeurs 

« Qui n’a jamais aimé ne pourra jamais philosopher », écrit Platon dans Le Banquet. Et en effet nous pourrions aussi dire « qui n’a jamais aimé ne pourra jamais faire de la politique ». En effet la politique c’est aussi l’art de se mettre à la place de l’autre pour proposer des actions politiques, ce que font si bien nos politiciens, pour flatter l’ego, le ressentiment latent de leurs électeurs. Mais plus profondément cette capacité à se mettre à la place de l’autre, trouvé dans l’amour, peut en être une voie qui permet au philosophe mais aussi aux politiciens de comprendre et de proposer des actions, règles et lois en tenant compte de l’autre, de tous les autres. Si on le réduit à la classe, la caste, la faction que l’on veut représenter cette empathie est réductrice, mais si on l’élargie à la visons sur le monde, elle est salutaire au contraire. 

Agir : La rédemption démocratique.

Démocratie participative de niveau 1”. DPN1

Sous la troisième république en France nous disons « si vous voulez enterrer un problème faites une commission » et c’est vrai , parce qu’il n’est pas possible de résoudre des problèmes complexes dans un environnement coopératif et non militaire, sans une méthode de résolution des problèmes. Et cette méthode passe aujourd’hui par ce que j’appelle la démocratie participative de niveau 1.

Niveau 1 ou Zéro ? 

Il est bien sûr impossible à ce stade de classifier par niveau, pourquoi pas niveau 2.0, l’idée est plutôt de considérer le niveau d’expression démocratique le plus basique. Celui qui est au plus proche de la démocratie directe.

Depuis de nombreuses années maintenant, mais certainement, là encore, accéléré par les événements récents, nous avons fait de nombreuses tentatives d’ouverture de nos consultations démocratiques. Sans évoquer la « votation » et le référendum SUISSE, en France par exemple les partis politiques depuis longtemps établissent des programmes politiques en réunissant leurs militants en congrès… pour l’essentiel on y débattait d’idées ou de programmes, “motions”,  portés par une personnalité ou une tendance interne, les “courants” . C’était une forme de débat démocratique permettant de créer un consensus sur des idées de politiques gouvernementales à l’échelle d’un parti.

L’idée n’est donc pas très nouvelle de recueillir ce que “pense le terrain”. Sur ce point c’est la forme qui change et pour nous en France , la campagne présidentielle de2016-2017 qui vit la victoire de la République En Marche participe à un renouveau des façons de faire sur la forme. 

Foisonnement créatif-Exploration du nouveau monde 

Historiquement , nous devrions pouvoir retrouver l’origine de pratiquement toutes nos tentatives de démocratie de l’antiquité à nos jours. De très nombreuses formes de démocratie directe, indirecte, représentative ont été essayées ou imaginées. Aujourd’hui ce qui change un peu la donne , c’est que l’ère du numérique et de la communication s’est invitée comme partenaire majeur de cette représentation démocratique. Nous en sommes aux balbutiements, nous sommes souvent emportés par une tendance , un outil. Si nous devions faire la liste de tous ces outils apparus  ,en moins de 20 ans, qui sont plus ou moins éphémères et qui permettent l’exploration d’une des milles dimensions possibles, nous devrions y consacrer déjà un nombre de pages considérables juste pour en décrire , les fonctionnalités, le public, l’historique d’évolution, de chacun d’eux.

Ce domaine de l’expression numérique directe évolue vite et évoluera encore. Même Facebook pourrait disparaître…

Ces modes d’expression de la communication globale ont pour notre sujet plusieurs implications importantes :

  • Nous avons, nous allons, avoir des outils de communication instantanée qui impactent et impacteront encore plus le “politique”. Politique au sens de “ce qui concerne les relations en société” voir étymologie du mot. Pour exemple quelques étudiants de Sciences Po à Lille , ont crée un outils appelé « Pol » et qui a pour objet de voter en ligne sur une multitude de sujet, un par jour, issue de  question public du moment, permet également de suivre activité et vote de son députés en lien avec la question posée. (*) Lien sur Pol. Nous ne faisons pas ici d’analyse sur le bien fondé de cette application et ces conséquences potentielles sur l’instantanéité politique du ressenti. 
  • L’information pléthorique rend extrêmement difficile de traquer les “Fausses nouvelles” , les manipulations d’information. Une simple photo, même non modifiée peut être , par sa date de prise de vue par exemple, le départ d’une fausse information. Ces nouveaux usages sociaux apparaissent et changent le mode de relation à la vérité, à la preuve, comme vu plus haut. 
  • Mais aussi et peut-être surtout, ces nouveaux modes bousculent les notions d’amis, de communauté , de groupes sociaux, d’identité , de nation. L’appartenance à un groupe de followers internationaux ouvre une autre perspective sur les relations au monde. Elle communautarise et elle internationalise. Le pays, la nation, ne correspondent plus très bien à un schéma spatial évident et fédérant. Il y a quelques fois de la “ société secrète” dans ces groupements plus ou moins stables, il faut parfois même y être adoubé.

Cette généralisation numérique et sociale, cette démocratisation sont à intégrer dans nos nouveaux modes de relations personnelles et sociales et bien sûr politiques. 

L’accès à une information multiple, contradictoire devient instantané et total, la notion de groupe social, de relation sociale, change de terrain et de dimension. Pour nos sujets, il n’y aura pas de solution démocratique sans leur intégration.  

Quelques idées et principes anciens et nouveaux

Revenons donc à notre idée de départ de ce chapitre “démocratie participative de niveau 1”.
Reprenons :  “ il n’est pas possible de résoudre des problèmes complexes dans un environnement coopératif et non militaire, sans une méthode de résolution des problèmes ”
A ce stade, la vraie question me paraît être bien celle-ci : Quelles sont les pratiques , les idées et règles démocratiques qui permettront dans le contexte décrit ci-dessus, de vivre une démocratie pleine et entière, de restaurer la confiance et de prendre ensemble, majoritairement, des décisions comprises et acceptées par tous ?

La granularité (La taille des entités doit s’adapter au problème à résoudre)

Toutes les décisions ne se prennent pas au même niveau. 

La connaissance des territoires est un formidable atout collectif local dont il faut profiter. Il ne faut pas chercher à résoudre par une loi générique ce qui peut se décider localement, ou s’organiser localement à un niveau plus bas (Granularité plus fine).

La commission participative-résolutoire 

On ne peut se satisfaire du principe des enquêtes publiques pour un certain nombre de décisions prises par l’autorité publique,  notamment sur l’aménagement des territoires; il est organisé une enquête avant mise en oeuvre, menée par un “commissaire” chargé d’un rapport, et qui permet à tout citoyen d’exprimer son point de vue et cette expression est résumée dans ce rapport , qui donne des recommandations et un avis favorable ou non favorable. Il y a des exemples d’avis défavorables suivis de renonciation par la force publique. Il y a des exemples d’avis favorables suivis sous la pression populaire par un renoncement. 
Je prends cet exemple parce que techniquement il marche réellement. Des enquêtes ont bien lieu, une partie de la population s’y exprime, des associations militantes notamment, mais la prise en compte réelle de cette consultation n’est pas très bonne, disons très mauvaise. Et cela se comprend, il n’y a pas de vrai débat, des réunions publiques d’explications plus ou moins sommaires. Des idées contradictoires émises, mal fondées, une méconnaissance des éléments constitutifs du choix, conduisent au rejet de la part des autorités, qui n’y voient bien souvent qu’une obligation formelle de plus à remplir, et de la part de la population un rejet parce ce qu’elle se décourage et avoue n’avoir qu’une opinion ou pas du tout. Une enquête publique, que l’avis soit favorable ou non , n’aboutit pas à un consensus suffisant aujourd’hui et génère de terribles frustrations , incompréhensions… (*) L’exemple Bordelais

Proposons de faire la même chose mais en allant au bout de l’idée en organisant la prise de décision et la résolution des problèmes.

Proposition  1 : Nous ne pouvons pas tous consacrer tout notre temps à étudier, réfléchir à tous les problèmes qui sont posés, aussi une sélection de citoyens, extraits comme un jury d’assise peut néanmoins se charger de réfléchir à des thèmes majeurs , nationaux, régionaux ou plus locaux encore. Ce n’est que quelques semaines ou mois dans une vie de citoyens.

Nous venons de vivre une expérience de ce type en France, avec (*)la convention citoyenne pour le climat, même si nous pouvons en critiquer la forme et la récupération politique de tous bords. 

Proposition 2 : Une forme de conseils locaux plus légers, mais pas seulement consultatifs, accompagnés par les élus et qui peut se dérouler en utilisant les moyens des réseaux sociaux.

Un déroulement réguliers d’états généraux ? 

Il faut inventer des propositions  . 

Par exemple, au niveau municipal, une dizaine de sujets par an, qui orientent les décisions dans des domaines clés. Ces éléments de conseils citoyens existent déjà dans les villes, mais restent trop superficiels et sans réels conséquences sur les choix des élus, qui par une logique d’équilibre politique , de marchandage , vont s’approprier certains projets ou les refuser. 

MN : Si je comprends bien, il faudrait responsabiliser chacun en partant de la municipalité de base où peut-être subsiste un peu de confiance, redonner l’envie de participer. 

Pour que le responsable politique agisse dans l’intérêt général il doit être « pur », je veux dire par là exempt de toute volonté de puissance, de gloire, de gain, d’avantages divers et non manipulable…

PDI : Il peut être humain, mais être dans un rôle mieux défini et par là moins fragile sous cet angle.

MN: Je vois aussi un grand rôle de l’éducation dans l’appréhension du « bien commun » qui seul peut donner l’idée d’une responsabilité politique.

PDI: oui , bien sûr, on peut revenir à cette image de l’école “républicaine” de la troisième république  Française ,de ces instituteurs, « hussards de la république »,  qui formaient des citoyens, avec la volonté du respect de l’égalité, de la fraternité , de la liberté. Mais si il faut trouver une politique de cet ordre, il faut qu’elle soit adaptée aux réalités techniques et aux réalités sociales actuelles. Et nous devons nous poser cette question , comment éduquer aujourd’hui, avec quels moyens et encore plus avant pour quels contenus, quelle éthique , … ?

Rôle du responsable politique – et cohérence des politiques.

Le responsable politique devient un animateur politique qui oriente, pilote ce processus de démocratie participative de niveau 1 

MN: cela changerait de cette définition de l’homme politique: “l’homme tragique par excellence, condamné à agir à partir d’informations limitées et de conseils contradictoires dans un présent “embrouillardé” (N.Jetté-Souci, philosophe québécoise)

PDI : Oui, on voit que l’homme politique ne sera plus là pour décider seul, son rôle change vraiment, en devenant pour une part animateur du débat public.

Il devient aussi le garant de la cohérence des objectifs et des politiques menés dont il doit toujours proposer la perspective aux citoyens , et particulièrement aux citoyens embarqués dans la DPN1.

En quoi nous proposons un mécanisme de résolution des problèmes ?

La DPN1  est en soi ce mécanisme, il permet de développer une culture de la responsabilité dans la prise de décisions. Il permet de redonner un sens à la démocratie et à l’implication citoyenne. Il conduit à la définition d’une action publique , mieux comprise et raisonnée.

(*)Mouvement Brownien : Mouvement désordonné, aléatoire des particules dans un fluide.

Analyser et s’attaquer au fond de la question. 

La crise démocratique à ses propres sources , internes, liés à des pratiques à une forme que nous avons longuement évoqués. mais la société est un tout, ou chaque domaine interagit avec les autres domaines, ainsi du politique, avec l’économique et le social. Nous avons vu d’ailleurs que même la démographie et les structures familiales avaient un ordre dans la détermination de la réalité politique. Mais alors pourquoi à un moment donné basculons-nous dans ce que nous avons appelé une crise ? Pourquoi certains équilibres comme celui d’un système politique comme la démocratie bascule dans un état de crise apparent. Si nous recherchons aujourd’hui qu’elles seraient les grands facteurs de l’évolution de la vie sociale nous constatons que ceux liés a l’economie sont particulièrement important. Il y a quelques temps des chercheurs en science sociale montraient par exemple que (*)l’effondrement de l’empire romain est probablement provoqué initialement par une crise climatique qui , avec d’autres facteurs historiques, la peste Antonine par exemple, a perturbé la production agricole, déplacé des populations et finalement conduit à l’effondrement de Rome. 

Aujourd’hui, en redonnant toujours plus aux très ou ultra riches, quel que soit leur mérite, le système économique mondialisé actuel crée un risque révolutionnaire fort de plus en plus visible. Dans les pays les plus riches une part, je dis bien une part, de ce malaise ne repose que sur un ressenti personnel , puisque que l’appauvrissement est tout de même relatif pour la plupart des acteurs individuels. Notre beau système démocratique porte en lui cette conscience de la différence, en engendrant une frustration particulière parce qu’il permet à chacun de voir, constater et espérer. Nous avons connu, par exemple, un mouvement social appelé “gilet jaune”. Il faut avoir du respect pour ce cri social, de malaise, de souffrance, et cette volonté de changer nos rapports pour les rendre “plus humains”. 

Le simple “ rendez vous compte ce n’était “”pas”” mieux avant “ ne pourra suffire à calmer cette rancœur, même s’il recouvre une vérité. 
L’évolution démocratique peut être une clé pour sortir de cette impasse, car elle autorise plus de coresponsabilité. En permettant à chacun de participer au plus près des décisions et en examinant donc les hypothèses et solutions qui concourent à une décision , les solutions démocratiques participatives, et non seulement consultatives , améliorent la pleine compréhension des enjeux multiples et des risques. En cela elles concourent à permettre l’émergence de solutions consensuelles, équilibrées et comprises. –  

Nécessité de le re-distribution

Pourquoi donc poser cette question de la redistribution en premier ? 

La raison est simple, elle est principalement éthique, parce qu’elle donne du sens politique à nos constructions économiques nous pourrions l’exprimer ainsi  :  

  • si, et seulement si,  nous disons souhaiter une société apaisée, dans notre état actuel de sociétés libres et communicantes, une redistribution jugée plus équitable est une nécessité pour qu’elle soit une société politiquement viable et stable… Nous l’appellerons Théorème de Piketty.

Thomas Piketty, en France, porte ce type de message fort. Ce théorème reste valable quel que soit le monde d’après.
Prenons l’exemple des élections américaine récentes, certains universitaires américains font  une analyse de ce type, c’est a dire, selon Peter Turquin interviewer par Marie Charel du Monde : « qu’il montre que les grandes crises surviennent lorsque plusieurs dynamiques sont réunies : l’enrichissement excessif des plus aisés, l’appauvrissement des classes populaires et l’apparition d’une élite surnuméraire se déchirant pour le pouvoir. Autant de forces à l’œuvre aux Etats-Unis depuis les années 1970, et, dans une moindre mesure, en Europe. » Le monde , Art. de Marie Charel avec Peter Turquin , 25/11/2024

Extrait : 
« M.C. Quelle est l’origine de la crise que traversent les Etats-Unis ?
P.T : Elle a des racines historiques profondes, liées à ce que j’appelle la « pompe à richesse « .
Dans les années 1920, les Etats-Unis étaient en crise. Celle-ci a été résolue par le New Deal du président Franklin Delano Roosevelt [élu en 1932], qui a établi un contrat social implicite équilibrant l’intérêt des entreprises et des travailleurs….. une forte taxation des hauts revenus, ont également permis une période de baisse des inégalités et de prospérité .
… ce contrat social s’est dégradé dès la fin des années 1970, lorsqu’une nouvelle génération d’élites,… est arrivée au pouvoir avec l’administration Reagan. Celle-ci a réprimé les mouvements de travailleurs, allégé la fiscalité des plus fortunés. … Les salaires ont commencé à décrocher par rapport à la croissance, …  la « pompe à richesse » s’est mise en place. Le nombre de super-riches, détenant au moins 10 millions de dollars  est ainsi passé de 66 000, en 1983, à 693 000, en 2019… »
– Peter Turquin-
Quelles en pourraient être les principes, ceux qui permettraient cet équilibre entre redistribution sociale des richesses et préservation de la liberté individuelle et de la récompense de l’effort personnel ? 

MN :Pourquoi et comment la liberté individuelle est-elle impliquée dans cet équilibre? 

PDI : Parce que la redistribution est autoritaire et qu’elle risque de priver l’individu de sa liberté d’entreprendre ou la réduire. La surimposition confiscatoire par exemple… 

La poursuite de l’objectif.

Le standard de consommation.

L’objectif majeure des ses 70 dernières années semble avoir été de permettre à la classe moyenne occidentale d’atteindre le standard de consommation.

Finalement nous avons considéré, de fait, que le minimum de répartition acceptable était celui qui permet à une classe dite moyenne, ayant vocation à être la plus nombreuse, de jouir et profiter de l’essentiel des biens de consommation que je qualifie ici de standard de consommation. C’est -à -dire , des biens matériels: voiture,  télévision, logement, smartphone,… et des services, voyages, financiers…qui satisfont largement les besoins primaires et une très grande partie des besoins supérieurs. Voir pyramide de Maslow.(1)

Sans compter la liberté de choisir en partie des modes de vie communautaires réels ou plus ou moins virtuels, religieux , alimentaires, bourgeois-Bohême…

Pourquoi avons-nous échoué en partie ?
Que s’est il passé qui explique l’échec de ce modèle à satisfaire le plus grand nombre et la constatation de l’écart exponentiel de richesse qui perturbe et rend insupportable la situation sociale ?
Il n’y a pas de chemin critique, au sens d’un chemin unique et obligatoire qui amènerait d’un point de départ à un point d’arrivée,  vers l’équilibre, nous ne pouvons pas déterminer avec un degré de certitude satisfaisant, 80% de chance par exemple, les décisions, les actions, en bref les politiques qui permettraient d’accéder à cet équilibre. De plus, le développement du capitalisme induit ses propres forces endogènes, selon un modèle de concentration du capital que nous verrons plus loin dans notre raisonnement.

La cible mouvante 

La cible, c’est-à-dire, la répartition « acceptable », est mouvante et l’incroyable complexité, tel un réseau de neurones et synapses , des liens et interactions rend tout modèle déterministe ou mécanique illusoire ou à valeur très locale. Si l’enchaînement des actions était prévisible et les réactions parfaitement anticipables alors une suite de décisions pourraient conduire à un résultat presque certain. Or ce n’est pas le cas, nous avons l’expérience d’une multitude de mesures économiques qui ne donnent pas le résultat attendu, voire nous donnent un résultat contraire. A une échelle réduite , donc dans un environnement plus facile à maîtriser ou évaluer, certaines décisions économiques peuvent se révéler efficaces, comme la création d’un réseau d’AMAP local (Association locale de Producteurs distribuant directement leurs productions). Et dans le même temps cette solution n’est pas suffisante au regard des concentrations démographiques urbaines par exemple. 

Faut-il se contenter de chercher, trouver et mettre en place, cette «  inclinaison économique et sociale décisive » qui court à cet équilibre en espérant qu’une main invisible fera le reste ? Cette proposition revient à dire qu’en proposant une série de mesures propices à déclencher des comportements vertueux, vision néolibérale , c’est à dire, dans le sens souhaité, par exemple « durable », on peut par effet de contagion et d’orientation, ou fléchage, initier un mouvement dans le sens souhaité. Hélas l’aspect incertain réapparaît, à chaque décision des agents économiques et donc l’effet global reste incertain. Les économistes classiques ont appelé ce mouvement axé mais un peu hasardeux , la main invisible. Et les politiques fléchés sont le royaume des conseils en communication. 
On peut également dire que cette main invisible, c’est l’accord progressif, itératif, des offres et demandes individuelles et collectives.

Les décisions politiques.

Il appartient donc aux gouvernement menant des politiques publiques et au législateur , de proposer un nouveau deal social , qui permette de se rapprocher de l’équilibre indispensable formulé par ce que nous avons surnommé amicalement « le théorème de Picketty » dans cette réflexion.
Des sujets sensibles comme , l’imposition des plus riches, le changement de la fiscalité sur l’héritage, les nationalisations, des lois limitant les concentrations capitalistiques, et préservant l’indépendance des médias, la transformation écologique, décarbonation et biodiversité, doivent être remises en discussion,.

Nous sommes en permanence dans cette Recherche d’Équilibre, cet accord sur le prix économique, mais aussi sur les finalités sociales. 

D’autres voix évoquent des solutions et des idées. 

Deux exemples orientés sur les solutions dans le fonctionnement démocratique :

Conclusion :

Ils faut agir maintenant rapidement. et éviter de désespérer un peu plus encore nos concitoyens.
Une parole de vérité, un accord transpartisan exposé clairement comme une solution nécéssaire avec pour les uns ou les autres des avancées et des reculs sur des sujets clairement identifiés peut permettre de commencer à restaurer cette confiance. Les sondages montrent que les citoyens sont d’accord pour trouver des consensus, même avec des partis qu’il n’approuve pas, pourvu que le pays avance. il y aura d’autres élections qui dégagerons peut-être une majorité et c’est vraiment l’urgence.

Paul de l’Isle

Ne repartez pas sans nous donner votre avis et surtout sans faire de propositions.

(*) indique un lien documentaire.


Voir la partie 1 : Démocratiquement vôtre, (Partie 1/3) Politique, constitution, Peuple, autocratie, ou va t’on ?
Et la partie 2 : Démocratiquement vôtre, (Partie 2/3) Oui mais comment ? 


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